Artigo Acesso aberto Revisado por pares

Manga Bekombo Priso (1932-2004)

2005; School for Advanced Studies in the Social Sciences; Issue: 173 Linguagem: Francês

10.4000/lhomme.25013

ISSN

1953-8103

Autores

Alfred Adler,

Tópico(s)

Caribbean and African Literature and Culture

Resumo

MOMENT DE LUI DIRE ADIEU, je ne peux m'empêcher de penser à des scènes funéraires auxquelles j'ai assisté, au sud du Tchad comme au Nord-Cameroun.Les parents d'abord, mais aussi les amis proches, rassemblés autour du défunt, expriment à son adresse des récriminations, ils élèvent des protestations : qu'avons-nous fait, que t'avons-nous fait pour que tu nous quittes ainsi ?Pour que tu nous abandonnes ?Ne sais-tu pas que nous avons besoin de toi ?Qu'allons-nous devenir maintenant ?J'aurais moi aussi à lui faire de tels reproches, je voudrais aussi lui faire entendre mes plaintes d'être laissé sur le chemin, d'être comme abandonné après une si longue route parcourue ensemble.Ma rencontre avec lui -elle remonte à bientôt 45 ans -a coïncidé avec les tout débuts de ma vie professionnelle comme chercheur (ou plutôt apprenti chercheur) africaniste.Georges Balandier m'avait recruté pour participer à une recherche sur les représentations et les attitudes liées au temps -son organisation conceptuelle et sa gestion pratique -dans les sociétés d'Afrique noire.La première chose qu'il fit alors, fut de me mettre en contact avec, me disait-il, l'un de ses meilleurs chercheurs africains, et c'était Manga Bekombo.À partir de ce moment, nous allions travailler en étroite collaboration pendant deux ans, mais je dois dire surtout que Manga allait tout simplement contribuer de la manière la plus efficace à me former, à me familiariser avec une Afrique dont je ne savais à peu près rien.Ma formation s'est faite relativement vite et de façon agréable parce que tout de suite se sont noués entre Manga et moi des rapports d'amitié qui n'ont fait que s'approfondir au fil des années.Contraint d'avancer à marche forcée dans la connaissance livresque des sociétés et des cultures africaines, je dois à Manga d'avoir eu, grâce à lui, à travers lui, un contact vivant avec l'Afrique, une Afrique alors bouillonnante de son renouveau, une Afrique encore pleine d'espoir pour son avenir puisque nous étions tout juste au lendemain des indépendances.

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