Une famille d'orfèvres parisiens au XVIe siècle, les Toutain
1983; Librairie Droz; Volume: 141; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.3406/bec.1983.450293
ISSN1953-8138
Autores Tópico(s)European Political History Analysis
ResumoLa famille Toutain offre une fidèle illustration du dynamisme de l'orfèvrerie parisienne au XVIe siècle, jusqu' ici méconnu, faute de dépouillements systématiques dans les fonds notariaux. Implanté à Paris dès le XIVe siècle, l'atelier Toutain connaît son apogée de 1550 à 1580, pendant les années d'activité de ses figures dominantes, les deux cousins et homonymes Richard Toutain. Le fait dynastique est un facteur essentiel de la prospérité des deux orfèvres, héritiers par droit d'aînesse, de deux forges importantes du Pont-au-Change, enseigne des « Trois-Coquilles » et du « Sagittaire », personnalités eminentes de la corporation (dont Richard aîné est régulièrement élu garde de 1558 à 1574) et bienfaiteurs de la confrérie Sainte-Anne Notre-Dame. Le rôle commercial des Toutain est à l'image de la stabilité et de la puissance de leur famille. Enrichi par l'association familiale, l'atelier peut recruter un personnel nombreux et recourir à des professions annexes: brunisseurs d'argenterie ou tailleurs de diamants. Outre la clientèle locale habituelle, les Toutain sont appelés à fournir la communauté urbaine lors de entrée royale de 1571, par exemple, et l'ambition suprême, la cour. Les occasions de commandes royales ne manquent pas : traité franco-anglais de 1565, mariage de Charles IX en 1570 ou encore du duc de Joyeuse en 1581. Bien que loin d'être occasionnelles, les commandes royales sont toujours signifiées aux Toutain par l'intermédiaire de Guillaume Du Carnoy, un des grands marchands fournisseurs de la cour. Voilà pourquoi les Toutain n'apparaissent jamais dans la comptabilité du roi, étant ravalés au rang de simples artisans parisiens. Artisans ou artistes? Dès 1570, l'entreprise de Richard le Jeune représente un capital de 20 000 livres, l' homme est au sommet de la bourgeoisie marchande. Germain Pilon, Olivier Codoré sont de ses familiers. Le décor de sa maison révèle un amateur d'art sensible aux modes et aux goûts de son temps. - Édition de la partie professionnelle de l'inventaire après décès de Marie Barbedor, femme de Richard Toutain le jeune (1570).
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