La crise de l'autorité politique
2001; Presses Universitaires De France; Volume: n°6; Issue: 2 Linguagem: Francês
10.3917/cite.006.0135
ISSN1969-6876
AutoresJean-Pierre Chevènement, Robert Damien,
Tópico(s)Social Sciences and Governance
ResumoMinistre, en tant qu homme politique, en tant qu 'homme d'Etat, est-ce que la question du chef se pose en des termes nouveaux pour vous ? Jean-Pierre Chevenement. C'est un concept qui, du point de vue d'un democrate, n'est pas tres sympathique. Car, quand on dit « chef», on sous-entend un chef predestine par la naissance ou par une sorte de charisme, et qui s'impose aux autres independamment de toute argumentation raisonnee. Du point de vue du republicain, ce qui vient d'abord, c'est le citoyen, c'est le debat republicain, avec les conflits, les arguments, les oppositions qui deplacent les lignes, qui font qu'a la fin une volonte generale, d'ailleurs precaire, se manifeste. Et, naturellement, ce qui fonde la legitimite, c'est l'election. Alors, je ne dis pas qu'il n'y a pas des hommes ou des femmes qui ont un certain charisme, une certaine capacite de rassembler autour de leur personne. Mais encore faut-il que cette capacite soit sanctionnee par un vote, a l'issu d'un debat ; c'est cela qui fonde une autorite democratique. Naturellement, il y a quelque chose d'un peu conventionnel dans cet enonce, qui fait que sera considere comme le depositaire legitime de l'autorite, celui qui aura ete elu. Et il me semble que, en democratie, c'est le fondement de l'autorite,
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