Intérêt de la génétique inverse appliquée aux virus à ARN : Exemples d'un rhabdovirus et d'un alphavirus des salmonidés

2007; Veterinary Academy of France; Volume: 160; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.4267/2042/47866

ISSN

2259-2385

Autores

Michel Brémont,

Tópico(s)

Animal Disease Management and Epidemiology

Resumo

Les élevages piscicoles français et européens de truite arc-en-ciel sont confrontés à des infections virales qui tuent annuellement environ le cinquième de leur production (soit 10.000 tonnes pour la France, 23 millions d’Euros par an). Les principales viroses sont provoquées par deux rhabdovirus qui coexistent : le virus de la septicémie hémorragique virale, vSHV, et le virus de la nécrose hématopoïétique infectieuse, vNHI. Les rhabdovirus, dont le prototype le plus connu est le virus de la rage, ont un génome constitué d’une molécule d’ARN de polarité négative d’environ 12 kilobases (kb). Ces maladies virales sont les plus fréquentes mais l’intensification des élevages de salmonidés et le développement de l’élevage d’autres espèces entraînent l’apparition de pathologies nouvelles et, aussi, une augmentation de l’incidence des pathologies anciennes. L’un des exemples le plus notable de ces dernières années est certainement la maladie du sommeil des salmonidés, connue depuis les années 1980, présente dans la plupart des pays européens et sur le continent Nord américain. Jusqu’alors peu fréquente dans les élevages piscicoles français, elle affecte maintenant 30-40% de ces élevages. Le virus responsable ou virus de la maladie du sommeil (VMS) appartient à la famille des alphavirus ; son génome est une molécule d’ARN de polarité positive de 12 kb. Depuis quelques années, nous focalisons notre activité en partie sur le développement de stratégies vaccinales en manipulant le génome de ces virus, permettant à terme l’utilisation de vaccins vivants, La manipulation génétique des virus à ARN passe obligatoirement par l’aptitude à récupérer le virus à partir d’une copie ADN du génome ARN. C’est ce que l’on appelle «la génétique inverse » . La première démonstration de génétique inverse pour un virus à ARN de polarité positive, le poliovirus, date des années 1980, et il a fallu attendre une quinzaine d’années pour qu’il en soit de même pour un virus à ARN de polarité négative, le virus de la rage. Le passage par un intermédiaire ADN artificiel, copie conforme du génome viral à ARN, offre la possibilité de manipuler aisément le génome et, par exemple, d’enlever des gènes pour étudier leur rôle ou bien d’en rajouter pour exprimer des gènes hétérologues. Des systèmes de génétique inverse pour le vNHI et le VMS ont été élaborés au laboratoire et ont permis de générer de nombreux virus recombinants dont certains sont en phase d’expérimentation à grande échelle comme outil vaccinal. RÉSUMÉ

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