Mariage et diplomatique : autour de cinq chartes de douaire dans le Laonnois-Soissonnais, 1163-1181
1988; Librairie Droz; Volume: 146; Issue: 2 Linguagem: Francês
10.3406/bec.1988.450512
ISSN1953-8138
Autores ResumoLaurent Morelle, Mariage et diplomatique : autour de cinq chartes de douaire dans le Laonnois-Soissonnais, 1163-1181. — Bibliothèque de l'École des chartes, t. 146, 1988, p. 225-284. Cinq actes de constitution de douaire, connus uniquement par des copies d'érudits, font l'objet d'une édition critique précédée d'un commentaire étendu que justifiait l'homogénéité du corpus : concentration géographique (quatre textes du diocèse de Laon, le dernier du Soissonnais) et chronologique (1163-1181) ; profil sociologique des conjoints comparable (aristocratie moyenne ou petite). Du point de vue diplomatique, on distingue les chartes nuptiales (au dispositif, une déclaration d'épousailles s'ajoute à la cession du douaire) des chartes de pure dotation (sans déclaration d'épousailles). A Laon, les chartes de douaire sont rédigées par la chancellerie épiscopale ; vraisemblablement d'usage courant, elles assurent à l'ordinaire un moyen de contrôler les unions de l'aristocratie locale, de préserver le droit des épouses, et sont un vecteur de pastorale. Les chartes nuptiales sont dotées de préambules développés qui contrastent fortement, par leur construction et leur contenu, avec ceux d'actes analogues des Xe-début XIe s. Tout entiers dirigés contre l'hérésie anti-matrimoniale, ils révèlent la persistance d'un défi hérétique en ces contrées, illustrent les préoccupations pastorales de l'église locale et, à Laon, reflètent vraisemblablement l'influence personnelle de l'évêque et ancien écolâtre Gautier de Mortagne (1155-1174). L'interprétation avancée par D. Barthélémy d'un extrait d'un préambule laonnois (incitation à un mariage préférentiel au premier degré non-prohibé) est discutée en annexe. Enfin, on s'est attaché à la configuration des douaires et aux stratégies matrimoniales. Le douaire est un indicateur complexe : enjeu débattu, sa composition apparemment assez libre (mais on note la fréquence de la domus, et le douaire sur la moitié des acquêts futurs est presque de règle) dépend du statut de l'époux, de l'alliance projetée et de choix économiques. L'exploitation des données de l'acte de douaire suppose acquise l'identification des conjoints et, réuni autour de chaque couple, un dossier biographique et familial fourni. Trois mariages ont pu faire l'objet de monographies.
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