La récriture : Formes, enjeux, valeurs. Autour du Nouveau Roman
1998; Peeters; Volume: 77; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.3406/igram.1998.2877
ISSN1783-1601
Autores Tópico(s)Diverse multidisciplinary academic research
ResumoCette etude s'attache a decrire les differentes sortes de recritures, leurs valeurs et leurs effets stylistiques, dans une esthetique de la reception. Dans un premier temps, le concept de recriture est confronte et oppose a celui d'intertextualite, devenu inefficace par son imprecision. La recriture est la repetition de textes d'autrui ou de l'auteur lui-meme. Si elle releve de l'intertextualite, par nature aleatoire, la reecriture demeure materielle, formelle et verifiable. Fondee sur l'analyse de romans de Michel Butor, Marguerite Duras, Robert Pinget, Alain Robbe-Grillet, Nathalie Sarraute et Claude Simon, la premiere partie etablit une typologie des reecritures : la recriture intertextuelle, ou la pratique citationnelle elargie a un livre entier, la reecriture intratextuelle, tendance fondamentale du Nouveau Roman a se repeter sans cesse a l'interieur d'un meme roman, et enfin la recriture macrotextuelle, chez un meme auteur mais d'un livre a l'autre. Ces trois types fonctionnent cependant de facon similaire : decoupage, fragmentation, insertion et collage vont creer un nouveau texte. Dans une seconde partie, la pragmatique de la reecriture est envisagee, avec ses jeux et ses effets sur le recepteur-lecteur. La mise en abyme, et notamment le roman dans le roman, caracteristique du Nouveau Roman, participe de sa reflexion sur l'ecriture. Le Nouveau Roman se joue de ses lecteurs en pervertissant le systeme enonciatif ; des personnages aux narrateurs, ce sont autant de glissements actoriaux et actantiels qui amenent le recepteur a une nouvelle lecture, derangeant ses habitudes. La recriture a aussi pour effet, par contraste, de mettre en relief les elements non-recrits, d'ou la thematique du vide.
Referência(s)