Artigo Revisado por pares

Le « don amoureux » de la proie est l'autre face de la « chance » du chasseur sibérien

2011; Volume: n° 36; Issue: 2 Linguagem: Francês

10.3917/rdm.036.0171

ISSN

1776-3053

Autores

Roberte H. Hamayon,

Tópico(s)

Agriculture and Rural Development Research

Resumo

Cet article examine, à la lumière de la théorie du don, la vie de chasse telle qu’elle est conçue et pratiquée dans les petites sociétés autochtones de la forêt sibérienne. Leur conception de la chasse vise à justifier d’en vivre et à nier son aspect meurtrier. Elle consiste en un accord global entre les chasseurs et les esprits des espèces comestibles qu’ils imaginent pour servir de partenaires. Elle est fondée sur l’idée que l’animal gibier, perçu comme femelle, se donne lui-même (sa viande, à savoir son énergie vitale) au chasseur par amour pour lui ; en d’autres termes, la chance du chasseur reflète l’amour de sa proie. La chair du chasseur, à sa mort, nourrira en retour les esprits animaux. En transformant la « prise » humaine prédatrice en « don » de la proie animale dans l’économie de la chasse, cette conception obéit à la « triple obligation » maussienne, bien que de façon seulement partielle et fictive : « donner » est le fait de l’Autre (animal ou esprit), non de soi, et c’est en outre un don forcé et féminin.

Referência(s)
Altmetric
PlumX