Les traumatismes sévères de l'enfant
1997; Elsevier BV; Volume: 4; Issue: 5 Linguagem: Francês
10.1016/s0929-693x(97)86673-0
ISSN1769-664X
AutoresO. Paut, T. Jouglet, J Camboulives,
Tópico(s)Cardiac Arrest and Resuscitation
ResumoLes lésions traumatiques sont à l'origine de près de 50% des décès des enfants entre 1 et 15 ans, ce qui représente, de loin, la première cause de mortalité dans cette tranche d'âge pour les pays industrialisés. L'importance de ce phénomène, en termes de santé publique, prend toute sa dimension quand on sait que de nombreux survivants à un traumatisme sont atteints de handicaps, parfois sévères. Les traumatismes de l'enfant ont des caractéristiques propres, liées aux particularités anatomiques et physiologiques ainsi qu'à des mécanismes lésionnels différents de ceux de l'adulte, responsables de l'originalité de certaines lésions rencontrées. La prise en charge d'un traumatisme grave par une équipe multidisciplinaire, entraînée, s'effectue en deux phases prédéterminées: évaluation initiale et gestes d'urgence, suivis d'un bilan lésionnel complet avec élaboration d'un schéma thérapeutique définitif. Au cours de la phase de réanimation initiale, priorité est donnée au maintien d'un état respiratoire et hémodynamique correct. Le bilan lésionnel définitif, effectué une fois l'état de l'enfant stabilisé, repose sur l'imagerie médicale, le scanner occupant une place de choix. Les traumatismes crâniens sont très fréquents, ils conditionnent en grande partie le pronostic. Parmi les lésions craniocérébrales, on trouve moins de lésions de masse et plus d'œdème cérébral diffus que chez l'adulte. Cependant, le gonflement cérébral diffus est moins fréquent que ce qu'on pensait il y a quelques années. La prise en charge des traumatismes crâniens évolue, tous les efforts étant orientés pour diminuer les lésions ischémiques secondaires. Dans ce but, de nouveaux moyens de surveillance sont utilisés, doppler transcrânien, mesure de la saturation jugulaire en oxygène, afin d'optimiser les thérapeutiques. Les lésions rachidiennes sont rares mais graves; l'atteinte du rachis cervical est plus fréquente que chez l'adulte, de même que les lésions médullaires sans atteinte rachidienne n diologique. Les lésions des organes pleins abdominaux font l'objet d'un traitement conservateur dans la majorité des cas, souvent exclusivement médical. Les lésions thoraciques les plus fréquentes sont les contusions pulmonaires; elles évoluent favorablement en 3 à 4 jours la plupart du temps. La possibilité de sévices doit toujours être présente à l'esprit, en particulier lorsque le mécanisme lésionnel n'est pas connu ou sans rapport avec la gravité des lésions observées. La prévention primaire de cette pathologie grave doit être une préoccupation constante de tout médecin assurant le suivi d'enfants. Trauma are responsible for approximately 50% of the deaths of the pediatric population between 1–15 years of age. This high mortality rate, associated with frequent sequelae, leading sometimes to severe handicaps, is a major problem of public health in the developped countries. Pediatric trauma have some particularities, due to anatomical and physiological differences, and to specific injury mechanisms. Management of a patient with severe trauma is best performed by trained physicians, working in a multidisciplinary team with a two steps approach: 1) emergency rapid clinical assessment and ressucitation, 2) a secondary complete clinical evaluation associated with medical imaging, mainly based on CT scan. Head injuries are frequent and represent the main prognosis factor, mass lesions being less frequent and cerebral oedema more frequent in children, than in adult; brain swelling appears to be less frequent than initially reported. Management of head trauma has evolved in recent years, and is now largely directed towards the prevention of secondary ischemic brain injury; new monitoring devices are proposed to pursue that goal; transcranial doppler and continuous jugular vein oxygen saturation monitoring. Spinal cord injuries are rare but may be severe; cervical and spinal cord injuries without radiological abnomality (SCIWORA) appear to be more frequent than in adult. Most often, abdominal plain viscera injuries are treated with a conservative non operative approach. Among chest injuries, pulmonary contusion is the most frequent, with a favorable outcome in most cases within 3–4 days. Child abuse must be suspected in any case where there is no clear injury mechanism or when there is a discrepancy between the severity of the injury and the alleged mechanism.
Referência(s)