Flamboyants et profonds
1984; Erudit Consortium; Volume: 9; Issue: 3 Linguagem: Francês
10.7202/200486ar
ISSN1705-933X
Autores ResumoEn lisant Une certaine fin de siècle, qui réunit une partie seulement de la production poétique de Claude Beausoleil pendant ces dix dernières années 1 , je réfléchis à ce que fut cette génération qui a produit le mouvement de la Nouvelle Écriture.Au début des années 60, dans l'effervescence de la Révolution tranquille, il y avait eu la prise de parole, par tout un peuple soumis jusque-là aux dictats du clergé et de l'idéologie conservatrice au pouvoir.Cette parole de tous avait trouvé un écho dans la chanson (Vigneault, Léveillée, Ferland...) mais aussi dans le roman, volontiers «joualisant».Le jouai en littérature, c'était d'abord et avant tout l'inscription de la volonté de parole collective dans le discours culturel.Quant aux poètes, ils restaient aux antipodes de la parole, à quelques exceptions près (Chamberland, Duguay...).Dès le début des années 70, un autre mouvement s'amorçait autour de la Barre du jour puis des Herbes rouges, et poussait plus loin la quête du réel.On a cru, poutant, qu'il représentait plutôt la négation du «réfèrent» au profit du seul langage.Et c'est sans doute vrai d'un certain formalisme, mais pas de toute la Nouvelle Écriture.Ce qui caractérise cette génération, c'est qu'elle met à écrire la même ardeur que tout un peuple mettait à parler, une décennie plus tôt.Pour Beausoleil, pour Charron, pour des Roches et tant d'autres, sans oublier Michel Beaulieu qui fait le lien entre les deux époques, écrire c'est écrire beaucoup, c'est habiter massivement le langage, ce qui nous conduit à cette chose étonnante: un formalisme prolixe.Imagine-t-on Mallarmé publiant, en dix ans, sept cents ou mille pages de vers?Denis Roche lui-même en serait bien incapable.Le formalisme québécois est le contraire d'une poésie «rare», d'une recherche aux confins
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