Artigo Revisado por pares

L'empreinte écologique : un indicateur ambigu

2007; Futuribles International; Issue: 334 Linguagem: Francês

10.1051/futur

ISSN

1958-5764

Autores

Frédéric Paul Piguet, Isabelle Blanc, Tourane Corbière-Nicollier, Suren Erkman,

Tópico(s)

Sustainable Development and Environmental Policy

Resumo

Celebre est devenu le concept d'empreinte ecologique qui se presente comme un indicateur composite suppose nous renseigner sur l'espace utilise par les hommes pour produire les ressources qu'ils utilisent et les dechets qu'ils rejettent, le mettre en regard de la capacite ecologique de la planete (la biocapacite), donc le revenu ecologique a disposition des hommes. Lorsque l'empreinte ecologique excede la biodiversite, cela signifie que la planete est en danger. Le succes de cet indicateur elabore par le Global Footprint Network (GFN) tient sans doute aux conclusions sensationnelles qui se degagent des calculs effectues : par exemple, la propagation a la planete du mode de vie nord-americain exigerait a elle seule cinq planetes... Il est donc important de comprendre comment a ete elabore cet indicateur, quelle est sa fiabilite et quels enseignements peuvent en etre tires en vue de l'adoption d'une politique de developpement durable. Tel est le premier objectif de cet article qui en explique la philosophie, montre comment est concu cet indicateur et comment sont operes les calculs. Mais les auteurs ne s'arretent pas la. Ils rappellent certaines impasses faites consciemment par le GFN, puis les critiques deja adressees a cet indicateur qui, precisement en raison de son caractere composite, agrege des donnees heterogenes et procede a des calculs et des ponderations sujets a caution dont les enseignements sont donc contestables — par exemple lorsqu'il suggere que certains pays auraient interet a remplacer leurs forets pour accroitre les surfaces cultivables, alors meme que l'espace bâti (amputant lui aussi des terres arables) n'est absolument pas remis en question. Au-dela meme de ces reserves, les auteurs prolongent et approfondissent la critique de l'empreinte ecologique. Ainsi soulignent-ils, par exemple, que l'empreinte carbone compte pour la moitie de l'empreinte totale et que, si on se contentait de mesurer celle-ci en quantite physique plutot qu'en usant d'un artefact (l'hectare global), le calcul serait sans doute plus robuste et les conclusions non moins alarmistes puisqu'il faudrait cette fois 11 planetes si d'aventure le mode de vie nord-americain devait s'etendre au monde entier. Meme s'il peut paraitre parfois un peu ardu, cet article est a lire absolument car ses auteurs y mettent en evidence un certain nombre de problemes majeurs que nul ne saurait ignorer.

Referência(s)