L’entrepreneuriat : une vue kaléidoscopique
2000; Volume: 13; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.7202/1008672ar
ISSN1918-9699
Autores Tópico(s)Social Sciences and Governance
ResumoIl est banal de constater que l'entrepreneuriat est devenu à la mode -du moins en France, puisque, dans les pays anglo-saxons, fondés sur une économie d'entreprises, l'entrepreneuriat est ancré dans les gènes.Il est également de bon ton de déplorer l'absence d'esprit d'entreprise dans l'Hexagone, surtout chez certains auteurs nordaméricains : il est vrai que, lorsqu'on apprend (Le Monde, 18 juin 1999) que, à l'ENA «les disciplines dites managériales [sic] font l'objet d'un enseignement marginal -deux semaines sur une année » et qu'« elles sont optionnelles jusqu'en 1998 », il y a de quoi s'inquiéter sur la formation des futurs dirigeants d'entreprises françaises !Cet engouement, somme toute tardif, est-il sincère ?Comme on le constate avec la création -réussie -de l'Académie de l'entrepreneuriat, les établissements d'enseignement (écoles de commerce et d'ingénieurs, universités) semblent se faire les prosélytes de ce fameux « entrepreneuriat » (encore appelé « entreprenariat » par l'OCDE).Mais est-on sûr que tout le monde parle de la même chose ?La réponse la plus immédiate, et la plus concrète, est donnée par la lecture de textes qui évoquent, peu ou prou, ce nouvel état d'esprit, ou cette nouvelle fonction de, ou dans l'entreprise.Il va de soi que la sortie annoncée de la Société salariale (qui reste d'ailleurs à démontrer) met en avant la nécessité de « créer son propre emploi », et, partant, de devenir entrepreneur en « se mettant à son compte ».De façon plus générale, 1'« esprit du temps » favoriserait un certain « nomadisme ».Déjà, dans Mille plateaux, en 1980, Deleuze et Guattari (1997), énoncent un « traité de nomadologie» ; à l'appareil d'État (et plus généralement, aux organisations structurantes, comme la bureaucratie managériale) s'opposerait une « machine de guerre » -entendons des entités manoeuvrant dans des espaces « lisses » (et non « striés ») de façon agressive.Or, n'oublions pas que Cantillon met dans le même sac les titulaires de revenus à « gage incertain » (l'entrepreneur va du négociant à la prostituée), que Veblen vilipende les «barons pillards », que Casson, plus près de nous, prend comme exemple d'entrepreneurs les trafiquants de drogue... Plus récemment, Michel Maffesoli, traitant du nomadisme, envisage l'homme postmodeme comme un « rebelle » combinant l'affect et les technologies les plus
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