Médicalisation préhospitalière héliportée et agressions cérébrales secondaires d'origine systémique chez les traumatisés craniocérébraux graves
1994; Elsevier BV; Volume: 13; Issue: 3 Linguagem: Francês
10.1016/s0750-7658(94)80041-3
ISSN1769-6623
AutoresMargaret Carrel, Olivier Mœschler, P. Ravussin, Jean-Pierre Favre, G Boulard,
Tópico(s)Neurosurgical Procedures and Complications
ResumoLes victimes de traumatismes craniocérébraux (TCC) graves sont souvent l'objet, lors de leur hospitalisation, d'agressions cérébrales secondaires d'origine systémique (ACSOS), en particulier une anémie (hématocrite ≤ 30 %), une hypotension (pression artérielle systolique (Pasys) ≤ 95 mmHg, 12,7 kPa), une hypercapnie (PaCO2 ≥ 45 mmHg, 6 kPa) et/ou une hypoxémie (Pao2 ≤ 65 mmHg, 8,7 kPa). Ces agressions ont un impact négatif sur le devenir des TCC. L'objectif de la médicalisation préhospitalière est de corriger ou de prévenir les ACSOS et de transporter rapidement les patients vers un centre de neurotraumatologie. L'incidence des ACSOS à l'arrivée en salle de déchocage et leur impact sur le devenir des TCC graves ont été étudiés dans un groupe de 51 patients adultes victimes d'un TCC grave (Glasgow Coma Score, GCS ≤ 8) non pénétrant, pris en charge par une équipe médicale héliportée selon un protocole incluant, sur le site, une intubation, une hyperventilation à FIO2 = 1, la restauration si possible d'une pression artérielle systolique normale et le transport direct vers un Centre Hospitalier Universitaire. Dix-neuf patients (groupe I) dont 13 avec TCC isolé, n'ont pas eu d'ACSOS; le taux d'évolution défavorable à 3 mois (Glasgow Outcome Score, GOS = 1–3) dans ce groupe était de 42 %. Trente-deux patients (groupe II), dont 31 polytraumatisés, ont eu une ou plusieurs ACSOS malgré un traitement agressif, avec une évolution défavorable à 3 mois dans 72 % des cas (GOS = 1–3). Dans le collectif étudié la médicalisation préhospitalière est à même d'éviter l'apparition d'ACSOS dans la presque totalité des monotraumatismes craniocérébraux graves. En cas de polytraumatisme, les ACSOS sont fréquentes et difficilement évitables malgré l'intervention d'une unité médicale héliportée sur le site. Ceci doit stimuler la recherche d'une plus grande efficacité dans la prise en charge de ce type de patients. La présence d'une ACSOS a une influence négative sur le devenir des traumatisés crâniens graves, soit par ellemême, soit par la gravité des lésions qu'elle implique. Advanced supportive therapy at the site of the accident, associated with direct transfer to a trauma centre increases survival and reduces morbidity rates. Patients with severe head injury, especially those with multiple injuries, often arrive in the emergency department with potentially causes of serious secondary systemic insults to the already injured brain, such as acute anemia (Hematocrit ≤ 30 %), hypotension (systolic arterial pressure (Pasys) ≤ 95 mmHg, 12,7 kPa), hypercapnia (PaCO2 ≥ 45 mmHg, 6 kPa) and/or hypoxemia (Pao2 ≤ 65 mmHg, 8,7 kPa). The incidence of such insults and their impact on mortality were studied in a group of 51 consecutive adults suffering from non penetrating severe head injury (Glasgow score ≤ 8, mean age 31 ± 17 yrs) rescued by a medicalised helicopter. Each patient received medical care on the site of the accident by an anaesthesiologist of a university hospital (UH) complying with an advanced trauma life support protocol including intubation, hyperventilation with FIO2 = 1, restoration of an adequate Pasys and direct transportation to the UH. Mean delay from call to arrival of the rescue team on the site was 15 ± 5 min. Mean scene time was 32 ± 10 min in cases not requiring extrication. Nineteen patients (Group I) were admitted without secondary systemic insults to the brain, 13 with isolated head injury, and 6 with multiple injuries, with a low Glasgow Outcome Score (GOS 1–3) of 42 % at 3 months. In 32 patients (Group II), despite advanced supportive measures at the scene of the accident and during transportation, one or more secondary systemic insults to the brain were detected upon arrival at the emergency room, one with isolated head injury, 31 with multiple injuries, with a bad GOS of 72 % at 3 months. We conclude that : 1) advanced trauma life support prevents from secondary systemic insults in the great majority of isolated severe head injured patients, 2) secondary systemic insults to the already injured brain are frequent in patients with multiple injuries and are difficult to avoid despite rapid aeromedical trauma care, 3) secondary systemic insults to the brain have a catastrophic impact on the outcome of severely head injured patients.
Referência(s)