Artigo Revisado por pares

Passion simple d'Annie Ernaux: le trajet d'une feministe

2002; University of Nebraska Press; Volume: 27; Issue: 3 Linguagem: Francês

10.1353/frf.2003.0025

ISSN

1534-1836

Autores

Sylvie Romanowski,

Tópico(s)

Aging, Elder Care, and Social Issues

Resumo

Passion simple, le sixième livre d'Annie Ernaux, marque une rupture avec ses textes précédents 1 en abordant le sujet de la passion sexuelle entre adultes, sujet qu'elle dit ne pouvoir affronter directement qu'après la mort de sa mère: "Tant que ma mère vivait, quelque part il y avait un frein", car sa mère représente "la dernière censure" (Tondeur "Entretien" 40). Sa mère ne nommait jamais la sexualité sans la censurer, et ne la nommait que pour l'interdire, dans cette phrase emblématique du double processus de nomination et de négation: "Il ne faut pas toucher ton quat'sous, tu l'abîmerais . . ." (Les Armoires vides 11). Traiter la sexualité qui est transgressive veut dire aussi traiter ce qui la rend telle, c'est-à-dire la censure qui l'abîme, dans les deux sens du mot: qui l'endommage en la rendant présente, et qui veut l'envoyer au fond d'un abîme pour l'oblitérer. La sexualité ne peut se reprendre dans le discours qu'en passant une dernière fois par la censure qui opérait sur elle. Alors Ernaux pourra laisser derrière elle le monde parental et "une fois libérée [ . . .] se mettre à l'écoute des autres" ("Entretien" 40).

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