Artigo Acesso aberto

QUELQUES ASPECTS DES RELATIONS NUTRITIONNELLES ENTRE LA GESTATION ET LA LACTATION CHEZ LA TRUIE

1965; EDP Sciences; Volume: 14; Issue: Hors-série 1 Linguagem: Francês

10.1051/animres

ISSN

1297-9651

Autores

E. Salmon-Legagneur,

Tópico(s)

French Urban and Social Studies

Resumo

ÏX TRO D UCTIOX:1 -Intérêt de l'étude des relations nutritionnelles C'est sans doute B AR et D AUNAY (r 9 o 5 ) qui les premiers ont attiré l'attention sur le bénéfice nutritionnel que la mère peut retirer de sa gestation et les faits ne manquent pas depuis pour montrer que dans beaucoup d'espèces le comportement nutritionnel de la femelle gravide met en jeu un anabolisme qui dépasse de loin les besoins de construction du foetus.Cette notion ressort avec évidence des travaux pour- suivis sur la Truie (MI TCHELL et al., i 93 r), la Femme ( MACY et al., z 934 ), la Souris (NEWTON, 1935 ), la Ratte (Poo et al., 1940 ), le Singe (V AN WAO!r•E!, 1943 ), la Vache (Jncoss!rr et al., 1957 ) et la Brebis (R OMB AUTS, 1 959 ).Mais c'est surtout à Jac Q uoT ( 1953 , 1959 ) et à ses collaborateurs, notamment à B OURDEL ( 195 6, i 9 6o), que revient le mérite d'avoir étudié plus en détail le détermi- nisme hormonal et nutritionnel de cet anabolisme gravidique et d'avoir précisé, en particulier, qu'il résultait d'une aptitude très particulière de la gestante à épargner au niveau des dépenses basales, ce qui lui permet de mieux utiliser les nutriments qu'elle reçoit.Cette découverte éclaira d'un jour nouveau la notion de besoin de gestation, que l'on s'accorde aujourd'hui à évaluer à un niveau beaucoup moins élevé qu'on ne l'avait longtemps pensé.Contrastant avec cette modicité relative du besoin alimentaire de la gestante, la lactation apparaît au contraire, chez la plupart des espèces, comme un phénomène très coûteux.Cela résulte avant tout des performances de la mère, qui dans un laps de temps souvent inférieur à celui d'une gestation, arrive à exporter dans son lait plus de matière sèche qu'elle n'en contient dans son corps (M AYNARD , r 95 6).Pour cette raison, toute étude de base des facteurs de production devra être effectuée avec des régimes alimentaires aussi parfaits que possible.Mais, même dans ce cas, il n'est pas rare que les apports soient insuffisants à couvrir les dépenses et la femelle doit em- prunter à ses propres tissus les nutriments qui lui manquent.Elle perd du poids et termine parfois sa lactation dans un état d'épuisement considérable : c'est ainsi, par exemple, qu'un bas niveau nutritionnel, qui permet un déroulement normal de la gestation chez la Ratte, provoque chez cette dernières une délipidation à 8 5 p. 100 s'il est maintenu pendant la lactation (PÉRISSE et S ALMON -L EGAG? Œ UR , y 6o).Les besoins alimentaires de lactation ont été souvent étudiés et ont fait l'objet de mises au point récentes parmi lesquelles on peut citer celles de B RE I REM (r95!) sur la Vache, T HOMSON et AiT K E N ( 1959 ) sur la Brebis, DuxcnV et L ODGE ( 19 6 0 ) sur la Truie, H YTTEN (i 9 6z) sur la Femme, N ELSON et E VANS (r 9 6r) sur les animaux de laboratoire.Mais on peut se demander comment réagit l'animal lorsqu'il passe d'un niveau nutritionnel relativement modeste de gestation aux besoins très intenses de la lacta- tion.Ce changement qui coïncide avec la parturition se signale en particulier par une inversion du sens des variations de poids.Il est assez vraisemblable toutefois qu'il ne se limite pas à ce seul phénomène et que le comportement de gestation n'est pas sans influencer celui de la lactation.Mais il existe ici un hiatus dans nos connaissances qui tient essentiellement à ce que la gestation et la lactation sont deux fonctions que les nutritionnistes ont presque toujours étudiées séparément.En effet, si les relations nutritionnelles entre les deux phénomènes ont été souvent évoquées, peu de travaux en ont concrétisé les modalités.Une exception doit être faite pour les quelques auteurs qui, comme W AIIAC E (rg 4 8), Coor ( 1950 ) sur la Brebis, G ARDN E R et al. ( 1955 ) sur la Vache, L E N KE IT et al. ( 1955) et S MITH (ig6o) chez la Truie, ont examiné l'effet du prolongement de certains régimes de gestation sur les performances des laitières.Il n'en reste pas moins qu'aucune tentative sérieuse n'a été faite pour interprêter dans leur ensemble les phénomènes nutritionnels de la lactation, compte tenu de ceux de la gestation.Outre l'intérêt particulier présenté par ce problème, on peut y trouver la condition à une connaissance plus précise des besoins de reproduction et à l'établis- sement des normes alimentaires de l'animal en gestation ou en lactation.C'est à ce double titre donc que nous avons essayé d'étudier quelques unes des relations nutri- tionnelles entre la gestation et la lactation chez la Truie.B — l'rohlèm!sposés par les relations nutritionnelles Parmi les différents aspects des relations nutritionnelles, nous avons été surtout attiré par ceux qui mettent en jeu des variations corporelles de l'animal.D'une part parce que celles-ci prennent une place importante au cours de la reproduction, d'autre part parce qu'elles constituent, en première approximation, un des critères immédiats de l'efficacité des régimes.Vus sous cet angle, les problèmes sont encore très nombreux et l'on peut retenir notamment les points suivants :1 0 On ignore quels sont les facteurs qui conditionnent l'importance des varia- tions de poids au cours des différentes étapes physiologiques de la reproduction.Existe-t-il une relation et laquelle entre l'anabolisme pondéral que l'on observe pendant la gestation et la perte de poids qui survient fréquemment au cours de la lactation ?2 ° On dispose de quelques informations sur la nature et l'importance des élé- ments fixés par l'organisme maternel au cours de la gestation.C'est ainsi que l'on a signalé chez diverses espèces des rétentions d'azote (Ronzr3auTS et al. ig 5 6 ; L ENKElT et al., 1955 ), d'énergie (BE A T ON et al., 1954 ; Mo RR isoN, 195 6), de minéraux (FOURrrr!R et c!l., 1952 ; G UT TE et al., 19 65 ; K IRSI Œ Y et al., 19 6 2 ) et d'eau (B OURD E L , 19 6 0 ;I,rcxTOx, rg6 3 ).Mais, à l'exception du métabolisme des minéraux (FOURNIER et al., 1953 ; Vr:xxrvG, io5g) et de l'azote (L ENKElT , rg56), les renseignements sont beau- coup moins nombreux pour la période de lactation.On ignore, en particulier, si ce sont les mêmes tissus qui sont affectés au cours des deux périodes.La reproduction n'est-elle pas l'occasion de modifications plus ou moins importantes de la composition corporelle qui, même si le poids reste constant, peuvent conduire à un affaiblissement de l'animal ? 3 ° Quelles sont les relations entre, d'une part les variations de poids de l'animal et de l'autre, soit de la croissance embryonnaire, soit de la production laitière?Ces relations peuvent s'envisager de différentes façons : cas où les phénomènes varients parallèlement (croissance embryonnaire et anabolisme maternel), ce qui confère aux variations de poids la signification d'un test commode pour apprécier la valeur du régime alimentaire (P IKE et al., 1954 ) ; cas où il existe une relation directe ou un antagonisme entre l'intensité des phénomènes (par exemple, gain de poids élevé au cours de la gestation passant pour améliorer la performance de lactation (CaMPBE!,!., 1048 ; War,!,ac!, 194 8)).Le bien-fondé de telles observations est sujet à discussion (R W D , 10 6 1 ), mais leur intérêt pratique a souvent retenu l'attention.4 ° Les différents phénomènes se passant au cours de la reproduction peuvent modifier l'utilisation des nutriments.La notion de besoin doit également faire l'objet de nuances qui n'apparaissent pas toujours dans les mesures expérimentales effectuées.C'est ainsi que l'activité musculaire, qui constitue une part importante du besoin énergétique d'entretien, diffère chez la gestante et chez la laitière, sans qu'il soit toujours facile de l'évaluer.Pour cette autre raison, l'efficacité alimentaire des rations sera différente selon qu'on s'adresse à un animal au repos sexuel, à une gestante ou à une mère allaitante.Compte tenu des modifications éventuelles de la composition corporelle, l'étude de l'efficacité alimentaire de la ration (production/ingéré) doit renseigner à la fois sur l'intensité des dépenses et l'opportunité des divers systèmes de rationnement (chronologie des apports).Ces problèmes constituent quelques exemples de ceux qui sont à résoudre.Ce sont là des phénomènes complexes qui mettent en jeu quantité de facteurs, nutri- tionnels ou non, dont l'étude complète peut paraître ambitieuse.Aussi, est-ce volon- tairement que dans notre travail nous nous sommes limités à étudier l'influence de deux constituants de la ration : l'azote et l'énergie, tout en reconnaissant l'arbitraire de cette façon de procéder.Toutefois, ce sont ceux que l'on a le plus souvent coutume d'associer et les études de Bou p DrL et JACQUOT sur la Ratte gestante leur confèrent un intérêt très particulier qui nous a séduit. C -Choix de l'animalLe choix de la Truie comme matériel animal de cette étude se justifie, non seu- lement par le fait que les informations sur le comportement nutritionnel de cette espèce sont assez incomplètes et même controversées, mais encore par diverses consi- dérations en rapport avec les problèmes précédents :1 0 La Truie présente au cours de sa reproduction des variations pondérales importantes qui soulignent sa sensibilité aux facteurs nutritionnels (SC HAF FE R et Gxnvz, rg55, LODGE et al., ig6i) : la variation de poids au cours de la gestation ou de la lactation est couramment de 20 p. 100 , mais dans certains cas elle peut dépasser 40 p. 100.nous conduire à des conclusions définitives, mais plutôt à des hypothèses et que nos résultats posent parfois plus de problèmes qu'ils n'en résolvent.C'est, pensons-nous, le cas pour bien des recherches de ce type où il faut opérer par étapes.-Gain net de gestation : différence entre le poids après parturition (expulsion du placenta), et le poids à l'accouplement, -Perte de lactation : différence entre le poids au sevrage ( 5 6 e jour de lacta- tion), et le poids après parturition.-Bilan global : différence entre le poids au sevrage et le poids à l'accouplement.Pour un lot de 10 animaux, on peut estimer que l'erreur moyenne sur chacune de ces mesures est d'environ 2 p. 100 .Dans deux de nos expériences, nous avons utilisé également les coefficients d'efficacité protidique (O SBORNE et al., igig) qu'il est possible de calculer, connais- sant les gains de poids et la quantité d'aliment consommée :En théorie, ce coefficient permet une classification des protides alimentaires basée sur l'efficacité de croissance.On lui a fait de nombreuses critiques iapportées par A DR raw et RÉ RAT (r 95 g ).Nous lui reprochons surtout quant à nous de ne pas tenir compte des importantes variations de la composition corporelle qui surviennent, notamment chez la Truie en gestation.les acides gras étaient dosés par chromatographie en phase gazeuse sur un appareil Aerograph 350 B (colonne de 10 pieds X 4 pouce, portée à 205 °C, phase stationnaire : 20 p. 100 de D. E. G. S. sur chromosorb, détection par catharomètre, débit 5 o ml/mn).c) Compr>sition corporelle de l'animal mort Les techniques d'analyse chimique que l'on peut utiliser pour des animaux de petite taille étant difficilement applicables, l'étude de la composition corporelle des truies sacrifiées a été faite par dissection.A cet effet, nous avons séparé et pesé aussi- tôt après l'abattage les différentes masses corporelles ou organes suivants : tête, masse musculaire + squelette (carcasse), tissu adipeux sous-cutané dorsal (bardière), tissu adipeux périrénal (panne), appareil respiratoire, coeur, foie, rate, mésentère, estomac, intestin, utérus Cette analyse corporelle, effectuée sur des truies, soit au repos sexuel, soit à différents stades de gestation ou de lactation, a essentiellement permis de suivre l'évolution pondérale des différents tissus ou organes en fonction du stade physiologique.d) Bilans nutritionnels L'étude des bilans azoté et énergétique a été entreprise au cours de cycles com- plets de reproduction (repos -!-gestation + lactation) sur quelques animaux placés dans des cages à métabolisme d'un type original mis au point à cet effet.Dans le cas de la Truie en gestation, la principale difficulté vient de la séparation de l'urine et des fèces.Celle-ci a été résolue grâce à un j eu de plans inclinés en matière plastique qui acheminent les excréments vers des bacs de récolte séparés (fig.i).Ce dispositif, voisin de celui utilisé par RoMn.!uTS (rg62), est d'une parfaite efficacité et évite le « rinçage » des fèces et des urines.Dans le cas de la Truie en lactation, il s'y adjoint une autre difficulté due à la présence des porcelets qui doivent pouvoir téter librement sans que leurs déjections risquent de se mélanger avec celles de la mère.Il faut également prévoir un dispositif de contrôle de la production laitière.Une installation complète de ce type permettant de travailler simultanément sur 2 truies a été réalisée et est représentée sur la figure 2 .Dans tous les cas, la récolte des excrétas a été faite sous acide sulfurique N pour prévenir les pertes d'ammoniac, et l'on a procédé à un échantillonnage hebdomadaire d'une quantité aliquote préparée à partir des récoltes quotidiennes conservées à o o C.Le dosage de l'azote a été effectué par la méthode Kjeldahl sur les échantillons frais et l'énergie a été mesurée à la bombe calorimétrique à thermocouple de Féry sur produits séchés à 1 00oC.B — Contenus utérins Dans la plupart des cas, nous nous sommes contenté de faire le compte des porcelets et de peser les différents produits de la conception (porcelets, annexes placentaires, liquides) au moment de la parturition.Toutefois, chez les truies placées en cage à métabolisme et pour compléter les données du bilan, nous avons sacrifié deux porcelets au moment de la parturition.Ces derniers, de même que les annexes placentaires, ont été finement broyés, puis homogénéisés, afin de constituer des échantillons sur lesquels on a déterminé l'azote (Kjeldahl) et l'énergie (bombe calorimétrique) des productions utérines.Par ailleurs, une étude plus complète de l'évolution du contenu utérin, au cours de la gestation, a été entreprise sur 4 8 truies sacrifiées à des stades variés de gestation Cette étude comportait

Referência(s)