L’oiseau, cet animal si bavard...
2005; Société des océanistes; Issue: 120-121 Linguagem: Francês
10.4000/jso.381
ISSN1760-7256
Autores ResumoAprès avoir qualifié l’oiseau des îles Kiribati de porteparole, d’être hybride et d’archétype d’Homme, nous énumérons les dispositions de l’oiseau à porter en lui une part de nous même, en somme à inspirer la société à parler d’elle. Sur Nikunau, l’oiseau est tour à tour bon pêcheur, bon navigateur, bon médium, bon compagnon, etc. Mais comment en vient-on à tuer un animal si fortement investi ? C’est que l’oiseau victime n’existe pas. Seul prévaut l’oiseau consentant, l’oiseau qui se donne aux chasseurs. Avec la raréfaction des sternes, des noddis et des fous bruns et la disparition des puffins et des pétrels, deux « dissonances cognitives » sont apparues que l’homme a tenté de « résoudre » en créant une terre d’accueil pour les oiseaux et en reconnaissant l’existence d’un oiseau parfois rebelle. Nous montrons que ces deux formes de justification d’une ressource en voie d’extinction permettent à l’homme de continuer à bien s’entendre avec l’oiseau.
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