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Nimby ou la colère des lieux. Le cas des parcs éoliensNimby or the angst of gods. The case of French projects for windmills

2003; EDP Sciences; Volume: 11; Issue: 2 Linguagem: Francês

10.1016/s1240-1307(03)00050-5

1765-2979

C Maillebouis,

Global Energy and Sustainability Research

L’energie electrique est devenue dans nos pays occidentaux un bien revendique par tous, au point meme que la notion de service public y est etroitement associee. Aux yeux de beaucoup, elle est incontournable, voire vitale : qu’une tempete vienne a detruire partiellement ce cordon ombilical qui relie nos villages et c’est une catastrophe relevant d’actions humanitaires urgentes... Aujourd’hui notre realite est bien la, et la generalisation legitime et attendue de cette « source de vie » aux deux milliards d’etres humains du Sud qui en sont depourvus sera tres problematique pour l’ensemble de notre vaisseau planetaire. Or toute forme de production d’energie induit diverses charges ecologiques (occupation d’espace, emission de rejets dangereux, consommation d’energie primaire, perturbation du cycle de l’eau, etc.) que seule une « Analyse de Cycle de Vie » (ACV) detaillee et circonspecte permet de mesurer exactement. Malheureusement, ce type d’etude, et notamment dans le secteur electrique, est encore trop rare en France. Cependant en premiere approximation, on peut affirmer qu’en l’etat actuel de la technologie, la production electrique se divise en trois classes differentes. La premiere comprend tous les processus thermiques classiques fonctionnant a partir de combustibles fossiles (charbon, gaz, fuel, etc.). Elle se caracterise par d’abondants rejets de gaz a effet de serre (GES), et induit des previsibles conflits internationaux directement lies aux consequences du rechauffement climatique et a la rarefaction, pour la prochaine generation, de ces combustibles mal repartis sur notre planete. La seconde categorie est la filiere electronucleaire avec ses risques technologiques, ses problemes lies a la gestion des dechets multi-seculaires et la difficulte technico-economique de diffuser ces technologies en « toute securite » militaire et civile a l’ensemble de l’humanite. Enfin le troisieme groupe concerne toutes les utilisations des energies renouvelables (EnR), propres, diffuses et inepuisables, conjointement avec de fortes actions generalisees de maitrise des consommations. Aujourd’hui, il est encore etonnant que cette realite si simple dans son enonce soit si peu integree dans le quotidien de nos societes occidentales. La Communaute Europeenne a cependant propose des objectifs a l’horizon 2010 pour sortir de notre ere paleocalorifique (Maillebouis, 2001). Ces mesures ont le merite d’initier un debat fondamental. Pour la France, cette Directive induit qu’environ 5 % de notre future consommation electrique devra etre assuree par l’energie eolienne, soit l’equivalent de la production nette de 4 a 5 reacteurs de 900 MW. Cet engagement impose d’instal-