Artigo Acesso aberto

Historique et évolution du dopage

2000; EDP Sciences; Volume: 12; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.1051/ata/2000032

ISSN

0996-8423

Autores

Jean-Pierre de Mondenard,

Tópico(s)

Historical and Scientific Studies

Resumo

L'histoire du sport recoupe continuellement celle du dopage. De même, la tentation du dopage ne lui est pas spécifique et elle a, plus largement, attiré l'homme vers la stimulation de toutes ses activités physiques et intellectuelles. Dès l'origine, pour survivre, l'homme a été confronté aux réalités de la chasse et de la guerre. Il a directement perçu la nécessité d'être fort et, si possible, le plus fort, face à l'animal ou face au rival. Plus près de nous, les Jeux olympiques antiques ont entamé la dérive de la préparation guerrière vers le sport. Ce dernier a ensuite poursuivi sa route dans les mentalités et à travers les siècles. Au fil de cette évolution, le problème ne s'est jamais posé en terme de "dopage", ni pour les hommes d'armes ni pour les sportsmen. Pour ces champions, héritiers des guerriers et des chasseurs, la règle était simple. Peu importaient les moyens, l'essentiel étant d'être le meilleur. Et de ces moyens, l'histoire livre un abondant catalogue. Tout au long de la préhistoire, ce sont les plantes –seules préparation naturelles disponibles – qui vont envahir les enceintes sportives. A partir de la fin du XIXe, la permanence du désir d'améliorer les possibilités humaines à n'importe quel prix se pérennise mais plus on avance dans le temps et plus les recettes deviennent sophistiquées. C'est la grande époque des breuvages magiques et potions accélératrices venant en droite ligne des hippodromes où l'on retrouve, pêle-mêle, atropine, caféine, strychnine, cocaïne, arsenic... La seconde guerre mondiale va livrer à toute la planète sportive via les "athlètes" du ciel, les amphétamines, des substances synthétiques agissant sur le système nerveux central. La grande période des amines de l'éveil va durer jusqu'au début des années 70. Leur déclin surviendra avec la mise en place des premiers tests antidopage. Pendant les trente dernières années, l'histoire des substances dopantes va se décliner au rythme des performances des toxicologues qu'ils soient dans le camp des tricheurs ou dans celui de la lutte antidopage. Chaque bataille portera le nom d'une ou deux molécules : corticoïdes, stéroïdes anabolisants (1970), testosterone, hormone de croissance (1980), érythropoïétine (1990). On est passé progressivement des substances exclusivement artificielles n'ayant aucun équivalent endogène, à des produits mimant à la perfection hormones et précurseurs qui existent à l'état naturel dans l'organisme, ce qui rend – dans l'état actuel des connaissances – leur détection très aléatoire. Aujourd'hui, le dopage prenant une place de plus en plus envahissante dans l'actualité sportive, il est probable que pour les décennies à venir, il faudra prévoir dans cette saga historique de nombreuses mises à jour.

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