Les Amours grecques : homosexualité et représentations, du Léonidas de Jacques-Louis David (1799-1814) au Swimming Hole de Thomas Eakins (1885)
2013; Armand Colin; Volume: n°159; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.3917/rom.159.0073
ISSN1957-7958
Autores Tópico(s)Historical and Literary Studies
ResumoLes codes pénaux et 1791 et 1810 ont décriminalisé la sodomie et l’ont condamnée à l’absolue discrétion d’une sphère privée, en mettant en place les notions de bonnes mœurs, d’attentat à la pudeur, sans oublier la corruption de la jeunesse. Pourtant, dans la première moitié du XIX e siècle, une iconographie à racine pédérastique a fleuri (Hyacinthe, Cyparisse, Ganymède). Elle est montrée au Salon et sa réception met bien en évidence l’ambiguïté de ses significations – que montre-t-elle, amitié ou amour des garçons ? homoérotisme et homosocialibilité ? Quant à Sapho, on confond la poétesse historique avec la courtisane amoureuse de Phaon, le désespoir amoureux et le transport poétique. Pourtant, c’est grâce à un travail de reconstitution philologique et historique, que, vers le mitan du siècle, Sapho fait basculer la fiction mythologique dans la réalité des femmes damnées (Baudelaire, Courbet). A la fin du XIX e siècle, l’Arcadie pictorialiste de Fred Holland Day et de Wilhelm von Gloeden donne un corps et un visage à l’amour des garçons, la fiction grecque suffisant à sauver les apparences et la respectabilité nécessaires dans un l’espace public. Parallèlement, les scandales et les procès qui ponctuent la Belle Époque, ont rendu visibles l’homosexuel et la lesbienne dans la sphère publique.
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