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Perversion et sublimation

2002; Volume: Vol. VIII; Issue: 19 Linguagem: Francês

10.3917/rips.019.0157

2105-2662

Jacqueline Barus-Michel,

Diverse Cultural and Historical Studies

Résumé Sous cet intitulé, le propos est d’interroger les rapports de la perversion avec la création. Le pervers mime la castration du Père sévère, il n’arrête pas, jubilant et sarcastique. Chargé d’incarner un scénario judéo-chrétien il s’en acquitte et joue le Diable. Il défie Dieu, la Loi, l’Amour, et prétend s’approprier la jouissance. Certes, il y a les pervers ordinaires qui s’escriment à perpétrer des jouissances bilieuses qu’ils croient sulfureuses. Mais il y a des pervers admirables qui renient tous les contrats, déconstruisent tous les allants-de-soi pour faire autrement , dans la jubilation. Dans cette déconstruction-action, perversion et sublimation sont liées. Pervers et créateurs, Sade, Picasso, pris pour exemples, sont-ils des damnés ou des aventuriers héroïques ? Ravivent-ils le mythe de Prométhée arrachant aux dieux le pouvoir et la liberté avec le feu ? Au prix de la souffrance, la leur et celle des autres, leur œuvre brûlante re-suscite le réel, instrumente la mort et offre une forme humaine de la transcendance.