Liberté, libertés et liberté (s) germanique (s) : une question franco-allemande, avant et après 1789
1988; OpenEdition Journals; Volume: 16; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.3406/mots.1988.1420
ISSN1960-6001
Autores Tópico(s)French Historical and Cultural Studies
ResumoLIBERTÉ, LIBERTÉS et LIBERTÉ(S) GERMANIQUE(S) : UNE QUESTION FRANCO-ALLEMANDE, AVANT ET APRÈS 1789 Le débat politique sur la liberté, liée à l'égalité, et les libertés assimilées à des privilèges, est aussi un débat historique sur la (les) liberté(s) germanique(s) supposée(s) originelle(s). Dans la France du 18e siècle, l'opposition entre deux thèses savantes, la « germaniste » et la « romaniste », recoupe l'affrontement entre trois systèmes de pensée liés à trois forces politiques : aristocratie (Boulainvilliers), monarchie (Dubos), démocratie (Mably). Ce débat historique reprend entre 1815 et 1848 : les historiens libéraux comme Guizot cherchent à intégrer l'événement révolutionnaire de 1789 et de 1830 à un système politique stable et à une histoire nationale à constituer. Chez les libéraux allemands, le double débat sur les libertés germaniques et sur une voie allemande vers la liberté politique est lié au constat de l'impossibilité d'une révolution allemande de type français, ou au rejet de sa possibilité. La réflexion de Hegel sur la genèse de l'Etat et de la liberté politique modernes, liés à 1789, constitue une exception, d'autant plus que Marx renonce très tôt à une réflexion de ce genre, tourné qu'il est, comme Heine, vers une révolution d'un type nouveau.
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