Artigo Revisado por pares

L'identité grecque devant Rome et l'empereur

1999; Association of Greek Studies; Volume: 112; Issue: 2 Linguagem: Francês

10.3406/reg.1999.4382

ISSN

2260-8079

Autores

Paul Veyne,

Tópico(s)

Classical Antiquity Studies

Resumo

La conservation de l'identité, l'hostilité à Rome et la nostalgie de l'indépendance durant cinq siècles. La pax Romana est « paix et esclavage » (Dion de Pruse). 1° Attitudes et langages pendant la Conquête ; Poseidonios, Pérégrinos Proteus. 2° Les Hellènes (comme les Juifs) sont un cas différent du reste de l'Empire : « nous, Grecs, vous, Romains » encore chez Libanios. « Nationalité impériale » des seuls Grecs au service de l'Empire (Lucien, Arrien). Par un interdit tacite, aucun empereur n'est d'origine grecque. Dédain, ignorance, blâme et xénophobie envers Rome. Plutarque nostalgique de l'indépendance. Elien, Origène, Apollodore, les romans, Philostrate. Toute civilisation étant grecque, la romanisation a « multiplié les Hellades » à l'ouest ! (Philon). En revanche, l'archéomanie, l'atticisme ou la Seconde Sophistique ne sont pas des réactions identitaires. L'historiographie : réinterprétation du passé grec (notre « Grèce classique » remonte à cette époque). Les Graeculi n'avaient pas dégénéré : autodéfense des Grecs (comme « alliés » de l'empereur !) contre les raids barbares. L'attitude populaire : Rome est à la mode (gladiateurs), mais on « fait cocorico » (Plutarque) au rappel de Marathon et Salamine. Un rêve identitaire : le Borysthénique de Dion. 3° Un violent manifeste antiromain : le Discours rhodien de Dion. Cynisme de Rome. Contre la servilité envers les autorités romaines, contre Athènes qui a trahi l'hellénisme. Malgré l'esclavage, conserver son identité et sa dignité. 4° Que faire ? A : plus de querelles entre cités, mais la concorde, pour éviter l'intervention du gouverneur (Dion, Conseils politiques de Plutarque). Β : les Grecs, irréductibles à Rome, sont par ailleurs fidèles à l'empereur (cf. Empire austro-hongrois). Dion et l'ordre établi ; son rôle officiel d'amicus Caesaris. Ses Discours royaux : le Bon Roi n'a pas de nationalité, étant pur sujet éthique qui gouverne seulement par l'exemple de ses vertus. L'amour pour le basileus dans les masses. Aelius Aristide : le point de vue d'un notable ; ses vrais sentiments. Sous la menace des invasions, débuts d'un patriotisme d'Empire. Vers Byzance.

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