Artigo Acesso aberto Revisado por pares

ÉTABLISSEMENT DES RELATIONS DE DOMINANCE-SOUMISSION CHEZ LES BOVINS DOMESTIQUES. I. — NATURE ET ÉVOLUTION DES INTERACTIONS SOCIALES

1974; Elsevier BV; Volume: 14; Issue: 3 Linguagem: Francês

10.1051/rnd

ISSN

1297-9708

Autores

M.F. Bouissou, Colette LAVENET, P. Orgeur,

Tópico(s)

French Urban and Social Studies

Resumo

Cette étude nous a permis de préciser sur 20 groupes de 4 animaux étrangers les uns aux autres, la nature et le nombre des interactions sociales survenant lors de l'établissement des relations de dominance-soumission chez les Bovins domestiques, ainsi que leur évolution au cours des 8 jours suivant la première confrontation.La toute première interaction entre deux animaux ne s'étant jamais rencontrés auparavant est dans 73 p. 100 des cas de type agonistique (lutte, coup, menace ou fuite) ; elle survient en moyenne 40 secondes après leur réunion et jamais au-delà de m minutes.Dans 37 p. 100 des cas les animaux ont lutté ; une description et une tentative de classifi- cation des combats ont été faites ; les luttes sont en général de courte durée (moins de 30 secondes) et limitées au premier jour.Enfin l'évolution du nombre des différentes interactions est très rapide, un « niveau de base » semble être atteint après quelques heures.Cependant, tout au long des observations, les inter- actions de type agonistique représentent environ 6 0 p. 100 du total.Ces relations sont en général très stables et leur maintien ne nécessite le plus souvent ni combats ni interactions violentes ; ce qui se passe lors de la première rencontre entre deux animaux semble essentiel pour déterminer leur comportement futur.Une connaissance de ces faits est indispensable pour comprendre et analyser la structure hiérarchique qui est à la base de l'organisation de nombreuses espèces de Mammifères.Les études faites à ce sujet concernent généralement l'introduction de nouveaux individus dans un groupe déjà constitué, plus rarement la réunion d'animaux étran- gers les uns aux autres.Dans ce dernier cas, chez les Primates, l'augmentation du nombre des interactions agressives est considérable et peut atteindre 20 fois le niveau de base enregistré précédemment ou que l'on observera ultérieurement ; la propor- tion représentée par les interactions de type agonistique peut atteindre 8 0 p. 100 du total (B!ERNSTEIN et M ASON , 19 6 3 ).La période nécessaire à une stabilisation du nombre d'interactions est variable selon les espèces et les conditions expérimentales ; elle peut être très courte, ou s'étendre sur plusieurs semaines même si les relations hiérarchiques sont clairement définies au bout de quelques heures (B ERN -STEIN , 1963 , I96 q. ; S OU THWICK, I(!67).Les différents auteurs ont été frappés par la rapidité d'établissement des rela- tions.Elles s'établissent souvent sans combat réel et semblent pouvoir se créer à distance, grâce à la perception d'attributs physiques, d'attitudes ou autres signaux, vraisemblablement en liaison avec l'expérience acquise par l'animal (W ARDEN , GAI,T, I(!q.3 ; B)~RNST!IN, MASO N , I9 63 ; CO LE , SC H AFFER, 19 66).Chez les Bovins, une constatation analogue a été faite par plusieurs auteurs (GvR, I94 6 ; SC H 1; IN , FO HRM A N , I955 ; McPH!! et al., I9 64 ; Bomssou, I9 65).Cependant aucune étude précise n'a été entreprise.Le but du présent travail a été de préciser la nature des interactions échangées lors de la première mise en présence des animaux, de les quantifier et d'étudier leur évolution au cours des jours suivants.D MATÉRIEL ET MÉTHODES I .-Animaux Cette étude a été faite avec 20 génisses de race Française Frisonne Pie-noire âgées de i8 mois au début de l'expérience.Elles avaient été élevées, depuis la naissance, en 4 groupes de 5 ; chaque groupe était entretenu en stabulation libre dans un parc de 5 m X 5 m, et les conditions d'élevage ont été identiques pour les quatre groupes.Tous les animaux étaient individuellement identifiés par des numéros indélébiles sur les flancs droit et gauche (marquage à froid).Avant le début de l'expérience chaque génisse avait rencontré une fois trois animaux étran- gers à son groupe d'élevage, provenant chacun d'un des autres groupes.

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