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<i>Au-delà du nom : la question du père dans la littérature québécoise actuelle</i>, and: <i>Entre textes et images:constructions identitaires en Acadie et au Québec</i> (review)

2012; University of Toronto Press; Volume: 81; Issue: 3 Linguagem: Francês

10.1353/utq.2012.0065

1712-5278

Janet M. Paterson,

Canadian Identity and History

Reviewed by: Au-delà du nom : la question du père dans la littérature québécoise actuelle, and: Entre textes et images:constructions identitaires en Acadie et au Québec Janet M. Paterson (bio) Lori Saint-Martin, Au-delà du nom : la question du père dans la littérature québécoise actuelle, Montréal, Les Presses de l’Université de Montréal, 2010, 429 p. Entre textes et images:constructions identitaires en Acadie et au Québec, s. la dir. de Monika Boehringer, Kirsty Bell et Hans R. Runte, Edmundston, Moncton, Shippagan, Université de Moncton, Institut d’études acadiennes, 2010, 392 p. En dépit des nombreuses études portant sur le genre, à savoir les rôles sociaux assignés aux hommes et aux femmes, la question de la représentation littéraire du père a été relativement inexplorée. Voilà pourquoi l’essai magistral de Lori Saint-Martin, qui justement est consacré à la [End Page 442] représentation du père dans la littérature québécoise actuelle, élargit de manière significative le cadre des discussions portant sur l’identité des hommes, des femmes et des enfants. Évoquer le père, c’est, bien entendu, se pencher sur les relations familiales et sociales qui construisent la figure paternelle. Qu’advient-il alors, comme le demande pertinemment Saint-Martin, de la figure paternelle dans un contexte qui a transformé la famille et redéfini les rapports sociaux entre l’homme et la femme ? Qu’en disent les écrivains contemporains, hommes ou femmes, dans leurs fictions ? Pour répondre à ces questions, l’auteure analyse une cinquantaine de romans écrits au cours des vingt dernières années. Or il est étonnant de constater que, nonobstant notre ère féministe, le père est omniprésent dans la fiction québécoise sous des formes très variées. Et ce, sous la plume d’auteures canoniques telles Blais et Hébert, d’auteurs connus pour leurs récits migrants comme Ying Chen, Marco Micone et Wajdi Mouawad ou encore d’auteurs contemporains qui ont renouvelé le champ littéraire québécois dont Robert Lalonde, Pierre Nepveu, Francine Noë let Gaëtan Soucy. Pour cerner les multiples représentations contemporaines du père, Saint-Martin a organisé son étude en cinq parties et quinze chapitres. Chaque partie porte sur certaines thématiques (par exemple : le procès du père, la filiation, le refus de la paternité, la transformation sociale du rôle du père). Cette organisation confère une cohérence à une étude portant sur un très vaste corpus tout en permettant de problématiser de plusieurs façons la présence significative du père dans la fiction contemporaine. Trois motifs essentiels, qui se dégagent des nombreux romans, sont explorés tout au long de l’ouvrage : le pouvoir et l’autorité, la légitimité et la reconnaissance, et la mixité. À la suite de l’analyse des romans, Saint-Martin présente avec brio, dans la conclusion, les résultats de son enquête. L’auteure souligne que si la multiplicité des représentations paternelles traduit un désir profond du père – désir de sa présence et de son amour –, elle est néanmoins marquée par l’omniprésence de la violence et de la mort. L’ouvrage entier confirme en effet que le père hante la littérature contemporaine fréquemment sous des formes dysphoriques : procès du père, séparation père-enfant, inceste, parricide, mort du père, mort de la mère, mort de l’enfant. Faut-il interpréter, comme le demande Saint-Martin, ces « histoire atrocement tristes » comme « le signe d’une transition, d’un passage historique que vit actuellement le père » ? Si compréhension il y a, elle se dégage des motifs structurants, car le pouvoir et l’autorité sont au cœur de la contestation du père, de son abus d’autorité. Aussi de nombreux romans dénoncent-ils souvent de manière virulente la Loi du père qui « instrumentalise les femmes, et le concept du Nom-du Père, qui hi...