L'extrême droite éclatée
1999; Presses de Sciences Po; Volume: 49; Issue: 4 Linguagem: Francês
10.3406/rfsp.1999.396249
ISSN1950-6686
AutoresPascal Perrineau, Annie Laurent,
Tópico(s)Multiculturalism, Politics, Migration, Gender
ResumoQuelques mois après les élections régionales de 1998, l'offensive menée contre Jean-Marie Le Pen par Bruno Mégret conduit à l'implosion de l'extrême droite.L'affrontement entre les deux hommes n'est pas nouveau et s'est déjà révélé en 1997, au congrès de Strasbourg '.Les élections régionales de 1998 apport ent, en raison du succès du FN, une certaine accalmie.Mais la rivalité rebondit lors de la préparation des élections européennes de 1999.Bruno Mégret, alors délégué général, conteste notamment l'annonce faite par le leader du FN de confier à sa femme la responsabilité de conduire la liste, en cas de confirmation par la cour d'appel de Versailles de son inéligibilité 2.Les multiples prises de position à l' encontre des pratiques, qualifiées d'autoritaires, du président du FN conduisent à de nombreuses suspensions, exclusions et départs volont aires constituant la base d'un noyau d'opposition 3. Il se concrétise, en janvier 1999, par la création d'un nouveau mouvement, Front national-Mouvement national, dont Bruno Mégret prend la présidence.Dès lors, au sein d'un grand nombre de conseils régionaux l'extrême droite se divise en deux groupes, se disputant le sigle Front national.Aux élections européennes de juin 1999, l'extrême droite se présente donc éclatée aux suffrages des électeurs.Deux listes s'affrontent, celle conduite par Jean-Marie Le Pen qui, par décision de justice, a conservé le sigle Front national et celle dirigée par Bruno Mégret intitulée Mouvement national.Sur le plan électoral, cette division peut être étudiée sous deux angles : temporel, d'une part, en comparant les résultats de l'extrême droite dans le temps ; conjoncturel, d'autre part, en établissant le rapport des forces entre les deux rivaux à l'échelon national, puis en le déclinant par département. L'EROSION DE L'EXTREME DROITEL'éclatement de l'extrême droite a suscité de nombreuses questions.La première est d'ordre quantitatif.Allait-il conduire à un renforcement du total de l'extrême droite, chaque composante parvenant à capter de nouveaux suffrages ou, au contraire, provoquer son rétrécissement, par la perte de repères d'électeurs se réfugiant dans l'abstention ou accordant leurs suffrages à une autre liste ?La seconde question est 1 .Lors de ce congrès Jean-Marie Le Pen découvre la popularité de son second, Bruno Mégret, acquise à l'issue des élections municipales de Vitrolles où ce dernier a été élu « par procuration ».2. En novembre 1998, Jean Marie Le Pen se pourvoit en cassation contre le jugement pro noncé par la cour d'appel de Versailles prononçant une inéligibilité d'un an suite aux violences commises à rencontre d'une candidate socialiste dans les Yvelines.3. Après l'affrontement ouvert entre Jean-Marie Le Pen et Bruno Mégret lors du conseil national du 5 décembre 1998, qui réunit environ 300 cadres du FN, les mégrétistes entrent dans un processus de scission, réclament le 7 décembre un congrès extraordinaire et organisent un « conseil national » sauvage, le 13 décembre, qui décide de la tenue d'un congrès national à
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