Charles Guérin et la fiction au XIX siècle
1975; Erudit Consortium; Volume: 1; Issue: 2 Linguagem: Francês
10.7202/290074ar
ISSN1705-933X
Autores Tópico(s)Historical and Scientific Studies
ResumoNotre troisième roman 1 », comme l'a désigné Séraphin Marion.Après l'Influence d'un livre, à mi-chemin entre le récit légendaire et la magie noire, et les Fiancés de 1812, mélodrame pavé de bons sentiments, l'oeuvre de Chauveau est bien le troisième texte de la littérature romanesque québécoise.Avec, il est vrai, la Terre paternelle de Patrice Lacombe, parue en feuilleton au même moment.Deux caractéristiques rapprochent du reste la plupart de ces premiers romans.D'abord l'idée, chez les auteurs eux-mêmes, ou leurs préfaciers, qu'ils n'écrivent pas vraiment un texte romanesque; et, immédiatement, leur refus de voir identifier leurs oeuvres aux romans européens du temps-entendons ici les romans français, «ces drames terribles et pantelans [sic], comme Eugène Sue et Frédéric Soulié en ont écrits [re-s/c]».L'espèce d'auto-censure que s'imposent les romanciers s'explique aisément si l'on songe aux foudres répandues du haut de la chaire, dans des lettres pastorales et autres mandements d'évêques, qui tonnent à qui mieux mieux contre ces histoires pleines «d'immondices et de blasphèmes» que sont les romans et les feuilletons français d'alors.Les «moralistes» emboîtent le pas: Etienne Parent, l'éditeur de notre roman G. H. Cherrier, les romanciers Patrice Lacombe et Antoine Gérin-Lajoie, Edmond Rousseau et tant d'autres.Jusqu'au père Aubert de Gaspé, dont les Anciens Canadiens comportent pourtant bien peu de romanesque, qui affirme ne pas «composer un ouvrage secundum artem», conseillant au lecteur de «jeter promptement ce malheureux livre».Non seulement refuse-t-il le fait même d'écrire, mais plus: il ne veut pas être lu.Presque tous les romanciers de l'époque pourraient reprendre à leur compte cette phrase étonnante de Gérin-Lajoie: «Ce n'est pas un roman que j'écris...» À la limite, on
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