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Efficacité de l'analyse mélitopalynologique quantitative pour la certification des origines géographique et botanique des miels: le modèle des miels corses

1992; Elsevier BV; Volume: 75; Issue: 1-2 Linguagem: Francês

10.1016/0034-6667(92)90151-6

1879-0615

Marie‐José Battesti, Claude Goeury,

Plant and animal studies

Pour étudier 112 échantillons de miels corses, récoltés durant trois années consécutives et représentatifs des diversités m micro-régionales, une nouvelle méthode de traitement des données mélitopalynologiques a été mise au point. La présentation des résultats, sous forme de diagrammes, est plus précise, plus rapidement lisible que les habituels tableaux de classes de fréquence. Elle facilite la comparison entre échantillons et permet l'analyse immédiate de la répartition des fréquences relatives de chaque taxon dans l'ensemble des miels étudiés. Mais plus que l'illustration graphique, l'avance méthodologique proposée par le logiciel Melisoft concerne la comparaison automatisée du contenu pollinique des miels. En effet, il est possible, sans qu'aucun classement ne soit nécessaire a priori, d'ordonner les miels à partir de leurs spectres bruts chiffrés totaux et en tenant compte du facteur présence/absence. C'est une analyse de variabilité minimum avec fonction tri qui permet de comparer et de positionner chaque échantillon par rapport aux 111 autres en intégrant la totalité des 110 taxons répertoriés. Le classement obtenu est pertinent; il montre notamment l'intérêt fondamental et non pas accessoire de l'analyse pollinique pour la caractérisation de l'origine botanique des miels. Ont ainsi été caractérisés: les miels de châtaignier (Castanea sativa), de maquis à dominante bruyère (Erica arborea) et de composition plus complexe et diversifiée, les miels des régions de plaine, les productions particulières des cistaies littorales, miels de clémentiniers (Citrus aurantium x deliciosa), d'arbousier (Arbutus unedo) et d'asphodèle (Asphodelus microcarpus). Portée et limites de la méthode ont été discutées en tenant compte des notions "d'enrichissements secondaire et tertiaire" en pollen de plantes dépourvues de nectaires et de la sur- ou sous-représentation dans les miels du pollen des principales espèces mellifères. L'existence de "marqueurs" comme Anthyllis hermanniae et Cytinus hypocistis ainsi que des associations de taxons de types biogéographiques différents signent leur originalité. Cette méthode de traitement des données peut être appliquée pour définir l'origine géographique mais aussi botanique des miels d'autres régions ou pays. A new method to process pollen data derived from honey has been developed. During a three-year study 112 honey samples were collected and representatives of the different region of the island have thus been analysed. Presentation of the results in diagrams appeared to be more precise and more easily readible than the usual tables of frequency classes. This also facilitates comparisons between samples and enables a direct analysis of the relative frequency distributions of the taxa studied. However, apart from the graphic presentation, the main methodological advantage of the Melisoft software is the automatic comparison of the pollen content of the honeys. It permits without referring to any previous classification, to characterize honeys on the basis of their relative pollen-frequency spectra and taking into account the presence/absence parameter. The method is a variance analysis with a sorting function which enables one to compare and place each sample with respect to the 111 other samples while incorporating the totality of the taxa database. The classification obtained is valuable; it shows that pollen analysis in the determination of the botanical origin of honeys is not only of accessory but also of fundamental importance. The following honeys could thus be characterized: chestnut (Castanea sativa) honeys, more complex and composite maquis honeys with dominant tree heath (Erica arborea), honeys from plains or coastal Cistus areas, sour orange (Citrus aurantium x deliciosa) honeys, strawberry tree (Arbutus unedo) and asphodel (Asphodelus microcarpus) honeys. The interest and limitations of the method are discussed, taking into account the "secondary and tertiary enrichments" in pollen of plants with no nectary as well as the over- or under-representation in honeys of pollen from the main nectariferous flowers. The presence of "indicators" such as Anthyllis hermanniae and Cytinus hypocistis as well as assemblages of biogeographically different taxa shows that it is possible to certify the Corsican origin of honeys. This method of treating pollen analytical data can also be applied to characterize botanical and geographical origins of honeys of other regions or countries.