Le travail du diplomate et la diffusion des idées politiques à l'époque moderne : la Fronde vue par le résident suédois Schering Rosenhane (1648-1649)
2010; CDU SEDES; Volume: 29e année; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.3917/hes.101.0013
ISSN1777-5906
Autores Tópico(s)Historical Studies and Socio-cultural Analysis
ResumoCet article est basé sur la correspondance du résident suédois à Paris, Schering Rosenhane, qui permet de s’interroger sur les défis que la Fronde pose aux diplomates étrangers. Rosenhane arrive à Paris au printemps 1648, et doit expliquer dans ses lettres au gouvernement suédois et au chancelier Axel Oxenstierna la situation politique française. En dehors du difficile travail d’exposition d’événements complexes, il se trouve rapidement confronté à la difficulté de traduire en suédois la réalité politique française. Sa correspondance se trouve remplie de termes français, qu’il considère comme indispensable pour faire comprendre les causes et la signification de la Fronde. Cela ne signifie pas pour autant qu’il soit un observateur neutre. Il observe les événements comme un aristocrate suédois, ce qui l’amène à adopter et à soutenir les positions du Parlement. Il est tellement intéressé qu’il va jusqu’à appuyer sa cause en rédigeant une mazarinade en latin. Lorsque le cardinal Mazarin le découvre, il demande à la reine Christine de rappeler Rosenhane. Il conforte ainsi la reine dans sa conviction que les aristocrates suédois cherchent à affaiblir le pouvoir royal. La correspondance diplomatique sert de support à la diffusion en Europe d’un langage politique, mais révèle aussi la persistance des particularités régionales. Le séjour de Rosenhane à Paris montre également la manière dont les intérêts propres des diplomates, plutôt que ceux de leur prince ou de leur pays, peuvent influencer leur travail.
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