Pertinence cognitive des unités sémiotiques temporelles
2009; SAGE Publishing; Volume: 13; Issue: 2 Linguagem: Francês
10.1177/102986490901300209
ISSN2045-4147
AutoresAline Frey, Alice Daquet, Sébastien Poitrenaud, Charles Tijus, Marcel Frémiot, Marcel Formosa, Lucie Prod'homme, Jacques Mandelbrojt, M Timsit-Berthier, Philippe Bootz, Xavier Hautbois, Mireille Besson,
Tópico(s)Categorization, perception, and language
Resumo44(1987) et de Höppner (2003) et les Potential Actions du projet MusES (Pachet, Ramalho & Carrive, 1996) sont autant de propositions d'existence de figures musicales temporelles.Dans son traité de composition musicale, Reicha (1824, p. 329) supposait d'ailleurs déjà que la musique pourrait bien émettre des dessins géométriques comparables aux représentations visuelles.En effet, la musique, comme art du temps (Francès, 1958) ne dispose pas de figures singulières reconnues, qui seraient équivalant aux figures géométriques planes des arts de l'espace (triangle, rectangle, etc.), qui sont probablement universelles (Dehaene, Izard, Pica & Spelke, 2006).De ce point de vue, la proposition d'Unités Sémiotiques Temporelles (UST) constitue, dans la continuité des travaux de Schaeffer (1966), la tentative d'une définition cohérente d'un petit nombre de figures temporelles (Delalande, Formosa, Frémiot, Gobin, Malbosc, Mandelbrojt, & Pedler, 1996).Les UST découlent de plus de 16 ans d'analyse du matériau musical.Depuis 1991, cette analyse est menée par les compositeurs et chercheurs du Laboratoire Musique et Informatique de Marseille (MIM) dans la continuité des travaux de P. Schaeffer qui définit, dans son « Traité des Objets musicaux », le concept « d'objet sonore », reposant sur une « écoute réduite », comme « tout phénomène ou événement sonore perçu comme un ensemble, comme un tout cohérent et entendu dans une écoute réduite qui le vise pour lui-même, indépendamment de sa provenance et de sa signification » (Chion, 1983, p. 34).Pour constituer des figures sonométriques, comme l'a préconisé Schaeffer, les chercheurs du MIM ont analysé collectivement un grand nombre de musiques classiques et contemporaines à partir d'une écoute orientée, en ayant comme descripteurs les caractères morphologiques et cinétiques du son.Leur écoute ne cherchait ni à entendre les successions de hauteur, ni les cadences, ni les nuances mais à repérer, puis à isoler les figures sonores en termes de vitesse, régulière ou non, de matière sonore, évoluant ou non, de trajectoire, brève ou longue.Cette analyse a conduit à un répertoire de 19 figures temporelles sonores, par ordre alphabétique: Chute, Contracté-Étendu, Élan, En flottement, En suspension, Étirement, Freinage, Lourdeur, Obsessionnel, Par vagues, Qui avance, Qui tourne, Qui veut démarrer, Sans direction par divergence d'information, Sans direction par excès d'information, Stationnaire, Sur l'erre, Suspension-Interrogation, Trajectoire inexorable.On trouvera de nombreux exemples sonores et l'analyse d'oeuvres musicales dans le CD-Rom consacré aux UST (Favory, Formosa, Frémiot, Gobin, Malbosc, Mandelbrojt & Prod'homme, 2002).Pour les chercheurs du MIM, les Unités Sémiotiques Temporelles (UST) sont des catégories de segments musicaux qui possèdent, hors contexte, une signification temporelle en raison de leur organisation morphologique et dynamique (Delalande, 1996).« Unités » car ce sont des fragments musicaux, « Sémiotiques » car ces fragments semblent intrinsèquement porteurs d'un sens, et « Temporelles » car ce sens est fonction de la façon dont la matière sonore s'organise en évoluant dans le temps (Fremiot, 1999, Favory, 2007), la dimension temporelle étant une donnée constituante du son
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