Approche anthropologique des images du handicap. Le schème du retournement
2007; Elsevier BV; Volume: 1; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.1016/j.alter.2007.08.005
ISSN1875-0680
Autores Tópico(s)Health, Medicine and Society
ResumoLa multitude des images de l’infirmité, répartie dans des « média » divers (tableau, gravure, sculpture, affiche, cinéma, télévision) et appartenant à des époques différentes, semble faire obstacle à tout essai de trouver une unité de vision et une permanence de signification. Pourtant, l’anthropologie permet de dégager certains processus constants, dans leur utilisation et leur transformation, à travers des œuvres différentes et éloignées dans le temps. Le schème du retournement est de ceux-là. Bien que mis à jour d’abord dans la peinture, on le montre présent dans le cinéma, en partant, à titre exemplaire, de Breaking The Waves de Lars Von Trier (1996) puis en analysant Elephant Man de David Lynch (1981), Freaks de Tod Browning (1932), certains films de Luis Buñuel et d’autres encore et ensuite en superposant, en contrepoint, des œuvres d’un autre ordre, telles certaines affiches. Dans ces retournements, la déficience devient le miroir, et davantage encore l’icône, des désordres et maux sociaux ou de notre psyché humaine tordue ou monstrueuse, c’est-à-dire de notre condition, tant sociale qu’individuelle, infirme, précaire, mortelle. Par contrecoup l’infirmité retrouve une normalité, une dignité, voire est réhabilitée, puisqu’elle est la représentante de notre sort commun. The multitude of images concerning disability found throughout the visual media (paintings, engravings, sculptures, posters, cinema and television, etc.) of different eras, seems to hinder any attempt at discerning a unity of vision and a permanence of meaning. Anthropology, however, can draw out certain recurrent processes, in terms of their use and transformations, through works that are different and distant in time. The reversal scheme is one of these processes. Though it was first discovered in paintings, it is present in cinema: for instance, Breaking The Waves by Lars Von Trier (1996); it appears again when analyzing Elephant Man by David Lynch (1981), Freaks by Tod Browning (1932), certain motion pictures by Buñuel and many others. It is found again by superimposing, as a counterpoint, other types of art such as certain posters. In these reversals, disability becomes the mirror and even the icon of social disorders and pathologies, the symbol of our twisted and monstrous human psyche. In other words, it is the symbol of the human condition, in its social, individual, disabled, precarious, and mortal facets. As an indirect consequence, disability regains normality, dignity and is even restored to favor since it reflects our common fate.
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