Artigo Acesso aberto Revisado por pares

De l'avortement aux procréations artificielles, la toute-puissance du projet parental

2007; EDP Sciences; Volume: 15; Issue: 3 Linguagem: Francês

10.1051/nss

ISSN

1765-2979

Autores

Marie-Angèle Hermitte,

Tópico(s)

French Language Learning Methods

Resumo

Luc Boltanski a livré en 2004 une somme monumentale sur la sociologie de l'avortement 1 , sujet qui à première vue ne devrait pas intéresser les lecteurs de Natures Sciences Sociétés.Pourtant, dès l'introduction, l'auteur évoque une continuité entre l'avortement et les techniques de procréation, affirmant que « le développement des biotechnologies et particulièrement des techniques de la PMA (procréation médicalement assistée) aurait rencontré des difficultés considérables, si l'obstacle que constituait l'interdiction de l'avortement par rapport aux recherches sur la vie intra-utérine et sur l'embryon n'avait été levé » -dont acte.Le décor est posé, qui n'est pas sans rappeler celui qu'avait campé Michel Houellebecq dans Les Particules élémentaires 2 : l'avortement, pratique immémoriale, sa légalisation contemporaine de la « libération sexuelle », ont quelque chose à voir avec les biotechnologies.La logique qui amène de l'avortement aux techniques de procréation n'est expliquée clairement ni par le sociologue ni par le romancier.Mais, chez L. Boltanski, le fil rouge qui court, caché, dans le livre peut se retrouver : de l'avortement aux techniques de procréation, c'est la toute-puissance du « projet parental » qui fait le lien.Confrontée à une absence de projet parental ou, aussi bien, à un projet qui se révèle décevant, défaillant, une femme avorte.Animées par un projet parental que la nature refuse de servir, des personnes vont demander à la technique la réalisation de l'enfant rêvé.Je suggère que l'on s'attarde un instant sur la fresque

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