Des « nouveaux embarras » au « rêve automate » : les gares parisiennes (1880-1914)
2004; Presses de l'Université de Paris-Sorbonne; Volume: n° 17; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.3917/sr.017.0099
ISSN2104-404X
Autores Tópico(s)Historical Studies and Socio-cultural Analysis
ResumoRésumé De 1882 à 1913, prendre le train devient une pratique courante et quotidienne pour beaucoup de Parisiens et de « banlieusards » : le trafic ferroviaire quadruple et les gares ne peuvent faire face à cet afflux toujours croissant de voyageurs pressés et encombrés de paquets. Dans ce contexte de crise de croissance, les représentations sur les circulations dans et autour des gares parisiennes se multiplient et des documents d’étude, jusque là diffusés en « interne », sont publiés largement tant dans la presse spécialisée que généraliste à partir des années 1880. Comment expliquer le succès de ce mode technique de représentation à la fin du siècle ? Les principaux résultats de cette enquête pourraient être résumés ainsi : notre corpus témoigne en premier lieu d’un besoin dans l’opinion d’outils perfectionnés, appartenant à la culture technique, permettant de rendre immédiatement lisibles au plus grand nombre et « en un seul coup d’œil » les enjeux complexes de la circulation dans les gares. Les cartes, par exemple, mettent pédagogiquement en place des connaissances statistiques qui dédramatisent et aplanissent des circulations mal vécues (i. e des embouteillages, des « embarras »). Il est également représentatif de l’apparition d’une culture nouvelle de planification , de régulation et d’observation des déplacements à la fois individuels et collectifs. Il illustre ainsi le passage d’une conception étriquée des circulations (dite « à la française » par les contemporains) à une conception beaucoup plus ouverte (empruntant à d’autres « modèles » de circulations) et beaucoup plus moderne, porteuse en dernière instance d’un rêve futuriste de circulations machinales mais aussi de craintes diffuses d’attentats anarchistes, d’enlèvements de jeunes femmes, de crimes odieux commis dans l’anonymat d’une foule divagante.
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