Artigo Acesso aberto

Hubert Aquin : entre le littéraire et le théologal

1986; Erudit Consortium; Volume: 11; Issue: 3 Linguagem: Francês

10.7202/200583ar

ISSN

1705-933X

Autores

Josiane Leralu,

Tópico(s)

Medieval European Literature and History

Resumo

En 1959, Hubert Aquin publie son premier et unique «récit»: les Rédempteurs.En 1981, la revue Liberté publie son dernier roman inachevé: Obombre.Deux titres particulièrement significatifs puisqu'ils appartiennent au vocabulaire théologique et marquent le début et la fin -choisis-de sa carrière littéraire.Dans Obombre, l'auteur avoue d'emblée: Derrière les artifices de l'intrigue (...), se cache une pauvre loque qui se prend pour Dieu.On peut donc se demander si l'entreprise romanesque -à laquelle notre étude se limite 1 -ne s'affirme pas, de plus en plus, comme une entreprise théologale.Deux domaines référentiels constants et d'une importance majeure chez Aquin sont d'ailleurs très signifiants sur ce sujet: le théâtre et le religieux.On peut en voir les principales manifestations dans le comment dire et dans le quoi dire 2 . I Comment dire Le théâtreToute l'oeuvre romanesque d'Hubert Aquin exprime la nostalgie du théâtre.Rien d'étonnant à cela puisqu'il fit ses débuts littéraires dans le téléthéâtre, qu'il continua dans ce genre jusqu'en 1974 et que toutes ses pièces, ou presque, restèrent inédites de son vivant.Lui-même ne peut que constater cette obsession sans pouvoir l'expliquer 3 .Le récit les Rédempteurs comporte déjà des éléments dramaturgiques, tels que la réduction du spatio-temporel et l'unicité de l'action.Par ailleurs, le récit débute au point culminant de la crise et le dénouement intervient en même temps que la résolution de cette crise.Enfin, les dialogues ont la part belle et il serait relativement aisé de réduire les passages narratifs à des remarques scéniques.Ce texte, pièce déguisée d'inspiration classique, ne peut manquer de nous renvoyer à la tragédie racinienne où les héros sont enclos dans l'univers qui aboutit à la mort.Ici, la mort sera métaphorique ou non: suicide collectif ou perpétuation de la mort à travers l'amour.Dans Trou de mémoire, l'évocation théâtrale s'affirme comme une volonté consciente et organisée: la présentation typographique procède d'une perspective scénique :en haut de la page une arrière-scène, ensuite un pro-scénium, ensuite une avant-scène, puis une contre avant-scène qui correspond aux notes en bas de page (Q.L.2, 136).

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