Artigo Revisado por pares

Charles Le Bruns «L'Histoire d'Alexandre« och Skoklosters Alexandersvit

1987; Taylor & Francis; Volume: 56; Issue: 3 Linguagem: Francês

10.1080/00233608708604150

ISSN

1651-2294

Autores

Andréas Larsson,

Tópico(s)

Historical Studies and Socio-cultural Analysis

Resumo

Résumé Cet article essaye de donner quelques indications sur la suite des tapisseries de l‘Histoire d’ Alexandre qui se trouve en Suède dans les collections du château de Skokloster. La suite a été tissée à Bruxelles par Jean François van den Hecke et c'est une réplique fort exacte de la série intitulée Les batailles d'Alexandre peinte par Charles Le Brun et tissée 8 fois dans les ateliers des Gobelins au XVIIe siècle. La suite de Skokloster passait pour avoir été donnée par Louis XIV à Nils Bielke, ambassadeur de Suède à Paris entre 1679 et 1682. Il suffit pourtant de regarder l'édit pour la fondation de la Manufacture royale des Gobelins de 1667 pour voir que cela est impossible. Le roi y interdit strictement toute importation de tapisseries étrangères en France. O[ugrave] alors Nils Bielke avaitil donc acheté ses tapisseries? Nous n'en savons rien: on ne peut même pas estimer la date de leur fabrication. L'auteur essaye de prouver que Jean François van den Hecke a dÛ acheter les patrons pour Les batailles d'Alexandre de la maison mortuaire de son père, François van den Hecke. En effet, un » Sieur François « les avait achetés selon les documents de la maison du mort, reproduits dans l'article » Patronen voor Tapijtwerk in het sterfhuis van François van den Hecke « de E. Duverger (dans Artes Textiles X, Gent, 1981). Si l'on accepte que le » Sieur François « est identique à Jean François van den Hecke, qui apparaît aussi sous ce nom dans le document, on a la preuve que ces patrons entrèrent en sa possession en 1675. Le fait que la bordure de la suite de Skokloster n'ait pas encore la forme typique de celles des tapis de Jean François van den Hecke, c'est à dire comportant une végétation qui entre dans la scénerie de la tapisserie, pourrait indiquer qu'il s'agit d'une des premières tentures de l'atelier de Jean François van den Hecke. Il paraît alors probable que la période de production soit entre 1675 et 1680. Les tableaux originaux de Charles Le Brun qu'il commença en 1661 avec la Tente de Darius tableau qui lui procura les faveurs du roi et fonda son pouvoir sur la vie artistique en France, furent probablement assez vite exécutés. Hartle, dans son article » Lebrun's » Histoire d'Alexandre « and Racine's » Alexandre le Grand’ «, dans Romanic Review 1957, 90–123, montre qu'il est probable que les peintures furent toutes terminées vers 1668, peutêtre même en 1665, et que les ateliers des Gobelins travaillaient sur deux, peutêtre trois tentures déjà en 1665. Il montre qu'en 1668 Lefèbvre, un des maîtres d'atelier aux Gobelins, fut payé pour une tenture de l‘Histoire d'Alexandre qui était alors presque terminée. On sait pourtant que Lefèbvre ne travailla pas sur la première série. Il s'agit donc probablement déjà de la deuxième. Le Brun voulut sans doute faire de 1‘Histoire d'Alexandre la première grande tenture des Gobelins, une tenture de prestige qui devait prouver à tout le monde que la France dominait maintenant la manufacture des tapisseries. Puisque les ateliers flamands copièrent la suite déjà en 1672 dès la sortie des gravures, nous pouvons être certains qu'il existait auparavant de ces tentures des pièces tissées des ateliers des Gobelins, car c'est uniquement en forme de tapisserie que cette suite pouvait être un défi pour eux. Ceci veut dire que nous sommes obligés de fixer les dates de production pour les tapisseries, ainsi que pour les tableaux, beaucoup plus tôt qu'on le fait généralement. Les tapisseries dans le château de Skokloster furent données par Nils Bielke en 1697 à Nils Brahe comme cadeau de baptême. Peu après, la famille Brahe hérita du château de Skokloster, et c'est ainsi que les tapisseries entrèrent dans ses collections. Nils Bielke occupait alors le poste de gouverneur de la Poméranie suédoise. C'était juste avant ce grand procès contre lui, o[ugrave] il fut accusé de contrefaction et accusé aussi d'avoir mené une politique personnelle et trop francophile. Il fut condamné à mort mais ensuite amnistié et exilé dans la campagne suédoise. En somme, le procès était pareil à celui qui avait été mené 36 ans auparavant en France contre Nicolas Fouquet. Nils Bielke avait passé plusieurs années de sa vie en France et auprès d'autres cours d'Europe; il avait servi dans l'armée d'Autriche contre les Turcs au début des années 1680 et avait obtenu un comté de l'empereur. Il n'est pas étonnant qu'il ait commencé à mener une vie de prince qui prima celle du roi de Suède. Le fait qu'il se soit débarrassé de la suite d'Alexandre juste avant le procès semble avoir eu des raisons politiques plutôt qu'économiques. C'est une suite royale dont la valeur relève avant tout des connotations et non des matériaux. Résumons: tout en étant l'illustration d'un sujet historique, elle laisse le spectateur libre de le voir comme une allégorie des vertus royales, donc en premier lieu de celles de Louis XIV, mais aussi de toute personne qui possède une série de ce genre. Elle glorifie donc le Prince comme un être parfait et soutient l'absolutisme en y donnant une raison. Elle est aussi l'illustration du programme de l'Académie de peinture et de sculpture sous Charles Le Brun, en ce qu'elle suit la thèse que le dessin doit l'emporter sur la couleur, en ce qu'elle se veut correcte de façon historique (chaque scène est conçue d'après les sources de Plutarque et de Quinte‐Curce, les habits des Macédoniens de l'armée d'Alexandre sont peints d'après des esquisses faites par Le Brun à Rome d'après des monuments antiques). Elle illustre la tendance d'obéir aux règles classiques des trois unités, de temps, de lieu et d'action, comme elles avaient été codifiées en littérature par Boileau. Charles Perrault montra en 1696 que la Tente de Darius en était l'illustration parfaite, en ce que l'on peut limiter l'action à celle de l'acte de clémence d'Alexandre, le lieu à la tente et enfin le temps au moment o[ugrave] la mère de Darius, Sisygambis, s'aperçoit de son erreur en prenant l'ami d'Alexandre, Héphaïston, pour Alexandre luimême et se jette aux pieds de ce dernier pour lui demander grâce. Finalement, chaque motif contient plusieurs études physiogno‐moniques des émotions, utilisées plus tard par Le Brun dans ses discours sur la physiognomonie à l'Académie (» Traité des Passions « ou » De l'expression générale et particulière «). Cette suite est donc aussi l'expression de l'art classique qui était ce qu'il y avait de plus moderne à l'époque de 1660 à 1680. Il est fort probable que la possession d'une telle série, dont les connotations étaient connues et dont la cour suédoise n'avaít rien de semblable, aurait pu perdre Nils Bielke une fois qu'il était tombé en disgrâce. La cour suédoise sut certainement apprécier cette suite, car pièces d'une suite d'imitations peintes des tapisseries. Elles sont même en 1761 on essaya de l'acheter pour le nouveau château de probablement faites à Amsterdam. Et puis, la Galerie Nationale à Stockholm, mais on ne put se décider sur le prix, et la suite resta en Stockholm, Nationalmuseum, dans ses collections, a un tableau possession de la famille Brahe jusqu'à la mort du dernier Brahe en italien d'environ 1750 peutêtre fait par Gaspare Diziani ou par 1930. Elle est maintenant propriété de l'État suédois. quelqu'un dans sa proximité. Le tableau montre La famille de Darius L'importance de ces motifs de Le Brun fut telle qu'on les copiait devant Alexandre et utilise comme citations directes maintes figures et et variait partout. Le musée de Kulturen à Lund possède quelques détails des tableaux de Le Brun.

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