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Une crise de l’écrit ? Observations sur des actes de Saint-Aubin d’Angers (XIe siècle).

1997; Librairie Droz; Volume: 155; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3406/bec.1997.450860

1953-8138

Dominique Barthélemy,

Le cartulaire de Saint-Aubin d'Angers est très riche en copies d'actes de la seconde moitié du XIe siècle; il dément l'hypothèse de la double crise, juridique et diplomatique, de l'écrit, qui aurait éclaté à ce moment. Cette crise prétendue est imaginée que par des érudits convaincus d'avance de l' « anarchie féodale », ou trop attachés aux formes les plus canoniques de la charte. A partir de l'examen d'une notice confrontée aux autres documents du cartulaire, une lecture attentive suggère, bien au contraire, que la valeur des écrits pas décliné: la croix autographe, par exemple, est aussi fréquente après 1040-1060 qu'auparavant. Les témoins instrumentaires des actes confient désormais leur déposition à des famuli des monastères, aptes à soutenir le débat et les épreuves judiciaires. A cette occasion, on saisit sur le vif la raison être de ces belles notices narratives ligériennes auxquelles le Conventum Hugonis poitevin est apparenté: il fleurit tout un art du récit, et la critique diplomatique classique, à l'affût du faux, doit traiter diversement la narration et l'eschatocole.