« Se boucher les oreilles pour ne pas entendre »
2012; Issue: 66 Linguagem: Francês
10.4000/litteratures.187
ISSN2273-0311
Autores Tópico(s)Historical and Literary Analyses
ResumoTandis que les figures de mélomanes sont très présentes dans la littérature, beaucoup plus rares sont les personnages mélophobes, tel le compositeur fictif Egon Kaerner qui se trouve harcelé par une note insoutenable dans Les Portes de Gubbio de D. Sallenave. Plus fréquente est l'évocation des réactions mélophobiques suscitées chez des figures féminines par la mélomanie de leurs époux, comme le montre l'accueil réservé par Eurydice au dernier concerto composé par Orphée dans le livret d'Orphée aux Enfers de J. Offenbach. Si la littérature a davantage mis en mots l'amour que la haine de la musique, ce sujet a fait l'objet d'écrits au regard desquels sont abordés, dans cet article, différents cas de surdité musicale, depuis l'hostilité d'A. Breton envers l'art sonore jusqu'à l'aversion de Th. W. Adorno pour le jazz, en passant par l'a-musicalité freudienne. Le cas d'Adorno ouvre enfin la voie d'une réflexion sur l'opposition des musiques dites « savante » ou « populaires », fondée sur l'analyse du roman de Y. Apperry Diabolus in musica.
Referência(s)