Étude des populations d'Austropotamobius pallipes (Crustacea, Astacidae) dans un ruisseau forestier de Normandie. II. Répartition en fonction des habitats : stabilité et variabilité au cours de cinq années
2000; EDP Sciences; Issue: 356 Linguagem: Francês
10.1051/kmae
ISSN2777-3450
Autores Tópico(s)Fish Ecology and Management Studies
ResumoLes populations d'Austropotamobius pallipes ont été étudiées dans deux sites, en aval et en amont, d'un ruisseau forestier de Normandie au cours de cinq années (1991-1995). Au début d'octobre de chaque année les échantillons ont été prélevés à l'aide de filets à mailles fines (3 mm) au niveau des principales séquences de faciès dans les deux sites. Les séquences du site aval sont homogènes avec des graviers, des cailloux et quelques grosses pierres, en zones de courant peu profondes. Les séquences du site amont sont plus hétérogènes, certaines sont lotiques avec des graviers, des cailloux et de rares pierres sur lesquelles peuvent pousser des touffes de Fontinalis, d'autres sont lentiques avec du sable, du limon, de la vase et des amas de détritus organiques. En aval les densités d'écrevisse sont assez comparables d'une séquence à l'autre, malgré une variabilité interannuelle significative. En amont les densités sont très variables dans l'espace et dans le temps en liaison avec l'hétérogénéité des substrats. Une certaine ségrégation spatiale entre les classes de taille est visible en amont contrairement à l'aval. La répartition des adultes les plus grands est relativement homogène comparativement aux plus petits individus. Le sex-ratio est stable dans les différentes séquences et les variations annuelles sont faibles. L'ordre de préférence des séquences par les écrevisses adultes reste stable au cours des années, indépendamment des variations de densité. La sélection par les juvéniles de l'année est plus variable. L'évolution de la densité des écrevisses en aval est indépendante de celle de l'amont. La densité des juvéniles est corrélée à la surface recouverte de cailloux et à la quantité de grosses pierres. Les adultes sont plus ubiquistes dans leur choix et leur densité est moins fortement liée à celle des pierres. Des changements accidentels dans la structure du substrat, comme l'accumulation de branches, de feuilles mortes, peuvent augmenter la population grâce à des abris plus nombreux. Mais l'accumulation de sédiments à l'amont de l'obstacle est défavorable aux écrevisses, en particulier pour les plus petites. De même les activités d'exploitation forestière augmentent la quantité de dépôts : il en résulte une réduction des effectifs des populations, en particulier dans le site amont de 1994 à 1995. Cette étude montre que la densité des écrevisses est globalement stable au cours de la période considérée, malgré une certaine variabilité spatio-temporelle au niveau stationnel. Les différences de densité entre l'amont et aval peuvent aussi expliquer partiellement les différences de vitesse de croissance observées dans une précédente étude. Tous ces résultats peuvent être utilisés pour l'aménagement du ruisseau de façon à améliorer l'habitat pour les écrevisses et à détecter les effets néfastes des activités forestières.
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