Artigo Acesso aberto

Les Inédits d’Henry Deyglun : Prologue à la guerre

1985; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.7202/041023ar

ISSN

1923-0893

Autores

Henry Deyglun,

Tópico(s)

Historical Studies and Socio-cultural Analysis

Resumo

PROLOGUE À LA GUERRECe radiothéâtre montre bien l'intérêt d'Henry Deyglun pour l'actualité.Avant même la guerre 39-45, il traite de ce sujet qui le préoccupe intensément dans son écriture.Ce thème que les auteurs de radioroman ont souvent mis en scène avec émotion est cher à Deyglun qui par ses origines européennes est doublement touché par les conflits internationnaux.Malgré les indications scéniques, cette pièce a été jouée à la radio en 1936 ou 1937.Essai en vers, en un acte, traitant de l'événement historique du 7 mars 1936: "L'invasion par les troupes Hitlériennes de la zone démilitarisée du Rhin" et des réactions que produisit cet événement chez des individus aux conceptions diverses.Bernard.-(offrantdes liqueurs) Tenez, mon cher Siegfried, goûtez à cette fine.Karl.-Merci, mon cher Bernard.Bernard.-3et'en verse, Francine?Franchie.-(tristeet puis refuse) Non, merci grand-papa!Claire.-(douce)Francine?Francine (distraite) grand'maman?Claire.-(tendrement)Ne sois donc pas si triste en ce jour de printemps.Francine.-Noussommes en hiver, grand'maman.Claire.-OURpeut-être Mais viens voir le printemps; regarde à la fenêtre.Francine.-(deloin) Oui! Il fait un beau soleil, c'est vrai.Siegfried.-(bas)Mon cher ami Max ne vous a rien dit?N'avez-vous pas surpris Avant qu'il ne partît quelque chose de louche?Ne deviniez-vous pas?Bernard.-Sonsilence farouche Cachait il se peut bien... des préoccupations.3'ai fait jusques ici mille suppositions Mais aucune vraiment n'éclaircit ce mystère.Karl.-Partir ainsi, sans même prévenir son père!Bernard.-Francinequ'il aimait, je crois, de tout son coeur N'en sait pas plus que nous.Karl.-Mon ami, j'ai bien peur Qu'il ait été l'objet de quelque représaille.Nous sommes envahis par toute une racaille De suborneurs, de fanatiques et d'espions.Cette "lie", reliquat des révolutions Est assoiffée de sang!Pour être satisfaite Elle prend aussi bien des innocents, la tête.Max, mon fils, qui vivait chez vous, chez un Français Devait, sans doute, être chaque jour épié L'ont-ils pu supposer ennemi de la race L'ont-ils tué? Francine.-(avechaine) Ils en auraient bien eu l'audace Les nazis n'ont jamais reculé devant rien, S'ils commettent un meurtre ils croient servir le Bien! C'est religieusement qu'ils tuent ces fanatiques, Leurs bourreaux sont pour eux de fiers guerriers stoîques.Non! Max mon fiancé ne s'est jamais enfui!Les nazis ont dû le guetter... et la nuit Tandis que tout dormait, ils l'ont fait disparaître.Bernard.-Jene puis pas croire à cela!Francine.-Oùpeut-il être?Alors?Pourquoi donc se cacher la vérité?Il est mort, je le sais et je l'ai tant pleuré Que je ne puis mentir même devant son père Tant ma douleur est vive et mon malheur sincère.Pourquoi vouloir en vain et toujours espérer?Max est mort! je le crie, les nazis l'ont tué! Ce sont de vils bandits qui ne rêvent que guerre!Us l'ont tué parce qu'il n'était pas militaire!Il avait vingt-cinq ans, et pour eux, il devait: S'enrôler, faire le pantin, parader.Frapper de ses talons le pavé en cadence Et crier: Vive Hitler, Hourrahl À Bas la France!Voilà ce qu'ils voulaient, voilà leur idéal!Un cortège pompeux, hideux et colossal!Ils l'avaient approché pour cet anniversaire Du nazisme à Berlin ou chaque militaire Devait participer.Ainsi ce groupement Sous les ordres d'Hitler devait apparemment Réunir ce jour-là le plus d'hommes possible.Max a dû refuser, vous voyez, c'est plausible Et devant son refus, les nazis ont pensé Puisqu'il vivait ici, chez nous, chez un Français Que Max reniait donc ses devoirs, sa Patrie!Voilà ce qui leur fit commettre l'infamie De cet assassinat!Karl.-Hélas, ma chère enfant Nous arrivons l'un l'autre au même dénouement.Je savais bien! 3e me disais parfois: espère Pour tromper ma douleur.C'est que je suis son père Et mon coeur ne veut point entendre ma raison.3e me dis: Max est mort!Une voix répond: non! Cette secrète voix qui m'ouvre l'espérance Cette intuition, trouve en mon coeur sa resonnance.3e ne suis pourtant pas esprit superstitieux 3e raisonne, je veux savoir.Oh! oui, je veux.3e ne peux pas poursuivre en vain une chimère Et pourtant malgré moi, mon coeur toujours espère!Dites, mon cher Bernard est-ce que Max n'était pas En contact avec des.... des nazis... des soldats?C'est qu'ils font aujourd'hui si bien leur propagande Qu'ils ont fanatisé la jeunesse allemande; Et presque cent pour cent de nos étudiants Tous, enthousiasmés, se sont joints à leur rangs.Max a peut-être aussi subi leur influence.Il redoutait... d'être avec nous en divergence D'opinion... et plutôt que vouloir s'expliquer Il s'est enfui!Francine.-Non!j'aurais bien remarqué Un changement dans sa façon de se conduire.3e l'aimais, il m'aimait; il pouvait tout me dire.Karl.-Mais il savait aussi que votre père est mort Au front.Cette pensée devait le gêner fort.Car comment expliquer sa haine pour la France S'il vivait avec vous en bonne intelligence Comment aurait-il pu vous dire:... je suis fier D'aller servir le libérateur, notre Hitler, Qui saura supprimer le traité de Versailles Et donner aux Français de vertes représailles?Puis devenus pour lui ses premiers ennemis Du Fuhrer soutient bien cette thèse Max avait ses raisons pour qu'ainsi il se taise.Bernard.-MaisMax est cependant un homme intelligent, Comment peut-il servir Hitler, ce conquérant?Francine.-Ahinon Monsieur Siegfried je ne peux pas y croire.Max était comme nous, pacifiste notoire Il nous l'a dit cent fois.Claire.-(angoissée)(au loin musique militaire, acclamations.)Ohl mais qu'est-ce qui arrive?Voyez, là-bas, tous ces soldats français sur l'autre rive.Francine.-Etici, regardez les troupes d'Hitler Elles avancent!

Referência(s)