Propriétés et territoires autochtones en Nouvelle-France
2014; Volume: 44; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.7202/1027889ar
ISSN1923-5151
Autores Tópico(s)Indigenous Studies and Ecology
ResumoCet article est publié en deux parties. La première, parue dans notre dernier numéro (43, n os 2-3), portait sur les débats concernant l’origine du contrôle territorial et sur la recon naissance des territoires nationaux. La seconde partie, qui apparaît dans le présent numéro, traite de la gestion des districts de chasse. Dans le nord-est de l’Amérique du Nord, l’origine précolombienne des territoires familiaux autochtones a suscité une controverse chez les anthropologues, tout comme la possibilité que les Algonquiens aient élaboré par eux-mêmes des mesures de conservation des ressources fauniques. Pourtant, au début du xvii e siècle, les Français n’ont aucune difficulté à reconnaître l’existence de territoires dont l’accès est contrôlé par des nations autochtones et qui constituent la propriété collective de l’une d’entre elles ; par conséquent, ses chefs en supervisent l’usage par ses membres. Avec le temps, les représentants du roi s’emploient à convaincre les peuples « frères » de s’accorder un droit mutuel de chasser sur leurs terres. Comme en Acadie, il existe en Nouvelle-France des « districts » de chasse bien délimités exploités sous la direction d’un chef de bande familiale. Les membres d’une autre bande ou les étrangers doivent obtenir la permission d’y chasser, quoique les incursions occasionnelles soient acceptées. À compter de 1660, des mesures de conservation sont observées dans la région des Grands Lacs et même dans celle du lac Champlain, mais au xviii e siècle, elles ne semblent pas connues sur la côte Nord ; cependant il paraît peu probable que les autochtones n’aient pas eu les connaissances suffisantes pour en élaborer eux-mêmes. Dans l’ensemble, leur conception du territoire semble d’origine autochtone plutôt que française. Elle repose sur l’existence de limites nationales et de districts bien définis, même si les observateurs français ne cherchent pas à décrire ceux-ci précisément.
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