Artigo Revisado por pares

Traitement de la restriction cognitive : est-ce si simple ?

2009; Volume: 4; Issue: 2 Linguagem: Francês

10.1007/s11690-009-0192-2

ISSN

1951-6002

Autores

Gérard Apfeldorfer, Jean-Philippe Zermati,

Tópico(s)

Diet and metabolism studies

Resumo

Nous définissons la restriction cognitive comme l’ensemble des comportements alimentaires, des croyances, des interprétations et des cognitions concernant la nourriture et la façon de se nourrir, découlant d’une intention de maîtriser son poids par le contrôle mental du comportement alimentaire. Nous décrivons quatre stades de restriction cognitive: légère, modérée, sévère, décompensée, qui correspondent cliniquement à des troubles du comportement alimentaire de plus en plus graves. Les stades mineurs comme les stades majeurs sont accessibles à un traitement. Le traitement de la restriction cognitive consiste en: 1) un travail sur les croyances alimentaires: la psychophysiologie de l’alimentation et du poids sont expliquées au patient, ses croyances alimentaires dysfonctionnelles sont repérées et discutées, on détermine un contrat thérapeutique consistant à manger en fonction de ses sensations et émotions alimentaires, à accepter son poids d’équilibre, qui en résulte; 2) un travail sur les comportements alimentaires: les prises alimentaires sont réorganisées de telle sorte que l’écoute des sensations et émotions alimentaires soit possible. La désensibilisation systématique au moyen d’exercices successifs constitue l’élément décisif du traitement. Elle vise à diminuer l’anxiété de grossir, la culpabilité de consommation, les croyances dichotomiques liées à des aliments problématiques. L’accent est mis sur la dégustation en pleine conscience des aliments problématiques, c’est-à-dire ceux qui sont diabolisés et qui font le plus souvent l’objet de prises alimentaires compulsives ou de boulimies. Le traitement de la restriction cognitive est nécessaire, mais non suffisant pour traiter les troubles du comportement alimentaire et les problèmes pondéraux. Il convient aussi d’aborder les troubles émotionnels à l’origine de compulsions alimentaires ou de boulimies. Un travail d’acceptation de soi et d’affirmation de soi est aussi nécessaire lorsque le poids d’équilibre diffère de façon importante du poids idéal de la personne. Le traitement n’est pas dépourvu de chaussetrappes: l’écoute des sensations alimentaires est pervertie lorsqu’elle devient un moyen de maîtrise pondérale. Ou bien la perte de poids induit une logique de performance s’opposant à la régulation. Le traitement de la restriction cognitive permet au patient de retrouver une relation apaisée avec ses aliments et participe à la prise en charge des troubles du comportement alimentaire et des problèmes pondéraux.

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