Artigo Revisado por pares

Activité physique et diabète

2013; Elsevier BV; Volume: 37; Linguagem: Francês

10.1016/j.jcjd.2013.07.047

ISSN

2352-3840

Autores

Ronald J. Sigal, Marni J. Armstrong, Pam Colby, Glen P. Kenny, Ronald C. Plotnikoff, Sonja M. Reichert, Michael C. Riddell,

Tópico(s)

Diabetes Management and Research

Resumo

Messages Clés•L’activité physique modérée ou intense et la bonne forme cardiorespiratoire sont associées à une morbidité et à une mortalité nettement moins élevées, tant chez les femmes que chez les hommes atteints ou non de diabète.•Chez la plupart des gens, la sédentarité a des conséquences beaucoup plus néfastes sur la santé que l’exercice. Cependant, avant d’amorcer un programme d’exercices plus intenses que la marche, on doit s’assurer que la personne diabétique ne présente pas de troubles qui pourraient l’exposer au risque accru d’événements indésirables associé à certains types d’exercices.•Chez les personnes atteintes de diabète de type 2, les programmes d’exercices supervisés se sont avérés particulièrement efficaces pour améliorer la maîtrise de la glycémie, réduire le besoin d’antihyperglycémiants et d’insuline et permettre une perte de poids modeste, mais soutenue.•Tant les exercices aérobiques que les exercices contre résistance sont bénéfiques chez les personnes diabétiques; il faut idéalement pratiquer ces deux types d’exercices. Il est recommandé de faire au moins 150 minutes d’exercices aérobiques et 2 séances d’exercices contre résistance par semaine. •L’activité physique modérée ou intense et la bonne forme cardiorespiratoire sont associées à une morbidité et à une mortalité nettement moins élevées, tant chez les femmes que chez les hommes atteints ou non de diabète.•Chez la plupart des gens, la sédentarité a des conséquences beaucoup plus néfastes sur la santé que l’exercice. Cependant, avant d’amorcer un programme d’exercices plus intenses que la marche, on doit s’assurer que la personne diabétique ne présente pas de troubles qui pourraient l’exposer au risque accru d’événements indésirables associé à certains types d’exercices.•Chez les personnes atteintes de diabète de type 2, les programmes d’exercices supervisés se sont avérés particulièrement efficaces pour améliorer la maîtrise de la glycémie, réduire le besoin d’antihyperglycémiants et d’insuline et permettre une perte de poids modeste, mais soutenue.•Tant les exercices aérobiques que les exercices contre résistance sont bénéfiques chez les personnes diabétiques; il faut idéalement pratiquer ces deux types d’exercices. Il est recommandé de faire au moins 150 minutes d’exercices aérobiques et 2 séances d’exercices contre résistance par semaine. Exercices aérobiques - Activités physiques, comme la marche, la bicyclette ou le jogging, faisant appel à des mouvements rythmiques et ininterrompus sollicitant les mêmes groupes musculaires importants pendant au moins 10 minutes à la fois. Exercices contre résistance - Exercices physiques brefs et répétitifs effectués à l’aide de poids, d’appareils à contrepoids, de bandes élastiques ou du corps lui-même (flexion-extension des bras, par exemple) pour augmenter la force musculaire ou l’endurance. Exercices d’assouplissement - Activités physiques comme les étirements du bas du dos ou des muscles ischio-jambiers, qui donnent plus de souplesse aux articulations et augmentent l’amplitude des mouvements. Certains types d’activité physique, comme le yoga, peuvent intégrer à la fois des exercices contre résistance et des exercices d’assouplissement. L’activité physique peut aider les personnes diabétiques à atteindre divers objectifs, comme améliorer leur santé cardiorespiratoire, augmenter leur endurance physique, mieux maîtriser leur glycémie, réduire leur insulinorésistance, améliorer leur profil lipidique, abaisser leur tension artérielle et maintenir une perte de poids (1Chudyk A. Petrella R.J. Effects of exercise on cardiovascular risk factors in type 2 diabetes: a meta-analysis.Diabetes Care. 2011; 34: 1228-1237Crossref PubMed Scopus (214) Google Scholar, 2Colberg S.R. Sigal R.J. Fernhall B. et al.Exercise and type 2 diabetes: the American College of Sports Medicine and the American Diabetes Association: joint position statement.Diabetes Care. 2010; 33: e147-e167Crossref PubMed Scopus (922) Google Scholar, 3Snowling N.J. Hopkins W.G. Effects of different modes of exercise training on glucose control and risk factors for complications in type 2 diabetic patients: a meta-analysis.Diabetes Care. 2006; 29: 2518-2527Crossref PubMed Scopus (540) Google Scholar, 4Wing R.R. Goldstein M.G. Acton K.J. et al.Behavioral science research in diabetes: lifestyle changes related to obesity, eating behavior, and physical activity.Diabetes Care. 2001; 24: 117-123Crossref PubMed Scopus (308) Google Scholar). Dans le présent chapitre, « activité physique » et « exercice » sont utilisés de façon interchangeable. L’activité physique et l’entraînement cardiorespiratoire modérés ou intenses sont associés à d’importantes réductions de la morbidité et de la mortalité, tant chez les hommes que chez les femmes, tant en présence de diabète de type 1 que de diabète de type 2. Dans le cadre de vastes études de cohortes menées auprès de personnes atteintes de diabète de type 2, l’activité physique régulière (5Gregg E.W. Gerzoff R.B. Caspersen C.J. et al.Relationship of walking to mortality among US adults with diabetes.Arch Intern Med. 2003; 163: 1440-1447Crossref PubMed Scopus (286) Google Scholar, 6Hu F.B. Stampfer M.J. Solomon C. et al.Physical activity and risk for cardiovascular events in diabetic women.Ann Intern Med. 2001; 134: 96-105Crossref PubMed Scopus (319) Google Scholar, 7Hu G. Jousilahti P. Barengo N.C. et al.Physical activity, cardiovascular risk factors, and mortality among Finnish adults with diabetes.Diabetes Care. 2005; 28: 799-805Crossref PubMed Scopus (217) Google Scholar) ou l’entraînement cardiorespiratoire modéré ou intense (8Church T.S. LaMonte M.J. Barlow C.E. Blair S.N. Cardiorespiratory fitness and body mass index as predictors of cardiovascular disease mortality among men with diabetes.Arch Intern Med. 2005; 165: 2114-2210Crossref PubMed Scopus (317) Google Scholar) ont été associés à des baisses de 39 % à 70 % de la mortalité cardiovasculaire et de la mortalité globale sur 15 à 20 ans de suivi. Au cours d’une étude de cohortes menée auprès de personnes atteintes de diabète de type 1, la mortalité à sept ans a été 50 % plus basse chez les sujets dont la dépense hebdomadaire était supérieure à 2 000 kcal (ce qui équivaut à au moins 7 heures de marche rapide par semaine) que chez ceux dont la dépense hebdomadaire était de moins de 1 000 kcal (9Moy C.S. Songer T.J. LaPorte R.E. et al.Insulin-dependent diabetes mellitus, physical activity, and death.Am J Epidemiol. 1993; 137: 74-81PubMed Google Scholar). Les autres bienfaits de l’exercice aérobique comprennent une meilleure santé cardiorespiratoire chez les personnes atteintes de diabète de type 1 et de diabète de type 2 (10Nielsen P.J. Hafdahl A.R. Conn V.S. et al.Meta-analysis of the effect of exercise interventions on fitness outcomes among adults with type 1 and type 2 diabetes.Diabetes Res Clin Pract. 2006; 74: 211-220Abstract Full Text Full Text PDF PubMed Google Scholar) et un retard dans l’apparition de la neuropathie (11Balducci S. Iacobellis G. Parisi L. et al.Exercise training can modify the natural history of diabetic peripheral neuropathy.J Diabetes Complications. 2006; 20: 216-223Abstract Full Text Full Text PDF PubMed Scopus (278) Google Scholar). Contrairement aux études sur le diabète de type 2, la plupart des études cliniques évaluant les programmes d’activité physique chez les personnes atteintes de diabète de type 1 n’ont pas démontré que l’exercice avait des effets bénéfiques sur la maîtrise de la glycémie (12Laaksonen D.E. Atalay M. Niskanen L.K. et al.Aerobic exercise and the lipid profile in type 1 diabetic men: a randomized controlled trial.Med Sci Sports Exerc. 2000; 32: 1541-1548Crossref PubMed Scopus (123) Google Scholar). Une revue systématique d’études avec répartition aléatoire a montré que l’entraînement à l’aide d’exercices contre résistance améliore la maîtrise de la glycémie (qui se manifeste par une réduction de l’HbA1c), réduit l’insulinorésistance et augmente la force musculaire chez les adultes atteints de diabète de type 2 (13Gordon B.A. Benson A.C. Bird S.R. Fraser S.F. Resistance training improves metabolic health in type 2 diabetes: a systematic review.Diabetes Res Clin Pract. 2009; 83: 157-175Abstract Full Text Full Text PDF PubMed Scopus (169) Google Scholar). De plus, l’exercice contre résistance augmente la masse musculaire maigre (14Ryan A.S. Hurlbut D.E. Lott M.E. et al.Insulin action after resistive training in insulin resistant older men and women.J Am Geriatr Soc. 2001; 49: 247-253Crossref PubMed Scopus (88) Google Scholar) et la densité minérale osseuse (15Nelson M.E. Fiatarone M.A. Morganti C.M. et al.Effects of high-intensity strength training on multiple risk factors for osteoporotic fractures.JAMA. 1994; 272: 1909-1914Crossref PubMed Scopus (870) Google Scholar, 16Engelke K. Kemmler W. Lauber D. et al.Exercise maintains bone density at spine and hip EFOPS: a 3-year longitudinal study in early postmenopausal women.Osteoporos Int. 2006; 17: 133-142Crossref PubMed Scopus (121) Google Scholar), ce qui améliore les capacités fonctionnelles et prévient la sarcopénie et l’ostéoporose. Dans ces études, les conclusions entourant l’exercice contre résistance s'appliquaient à l'utilisation de poids ou d'appareils à contrepoids; elles ne peuvent être généralisées aux autres types d’exercice contre résistance utilisant des bandes élastiques ou le poids du corps lui-même. À ce jour, il n’a pas encore été démontré que les autres types d’exercices soient associés à des bienfaits aussi favorables ou importants que les exercices aérobiques ou les exercices contre résistance. Par exemple, nous n’avons pas trouvé d’étude démontrant les effets d’un simple programme d’exercices d’assouplissement sur le contrôle métabolique, le risque de blessures ou tout autre problème associé au diabète. Une revue systématique a montré que le tai-chi n’avait aucun effet significatif sur la maîtrise de la glycémie ou la qualité de vie (17Lee M.S. Choi T.Y. Lim H.J. Ernst E. Tai chi for management of type 2 diabetes mellitus: a systematic review.Chin J Integr Med. 2011; (juillet [publication électronique avant impression]): 30PubMed Google Scholar). Dans une étude, 40 personnes atteintes de diabète de type 2 ont été réparties au hasard dans l’un des groupes d’entraînement utilisant une plateforme vibrante, des exercices de musculation ou des exercices d’assouplissement (18Baum K. Votteler T. Schiab J. Efficiency of vibration exercise for glycemic control in type 2 diabetes patients.Int J Med Sci. 2007; 4: 159-163Crossref PubMed Scopus (61) Google Scholar). Les taux d’HbA1c ont présenté une baisse non significative dans le groupe utilisant la plateforme vibrante et une hausse non significative dans les deux autres groupes. Au départ, l’HbA1c était respectivement de 7,3 %, 6,8 % et 6,7 % dans les groupes vibration, force musculaire et assouplissement. En raison du faible nombre de participants (13 à 14 par groupe), la puissance statistique de l’étude était limitée. Par conséquent, d’autres études sont nécessaires avant de pouvoir conclure à l’efficacité des exercices sur plateforme vibrante. Une revue systématique d’études évaluant le yoga comme activité physique a montré de légères réductions de l’HbA1c, de la glycémie à jeun et du cholestérol total et une faible augmentation du cholestérol HDL chez les personnes atteintes de diabète de type 2 (19Aljasir B. Bryson M. Al-Shehri B. Yoga practice for the management of type II diabetes mellitus in adults: a systematic review.Evid Based Complement Alternat Med. 2010; 7: 399-408Crossref PubMed Scopus (74) Google Scholar). Ces études étaient de basse qualité et montraient des résultats hétérogènes et d’importants biais de publication. Selon les résultats d’une étude publiée après la date de cette revue systématique, le hatha yoga a entraîné des réductions de l’HbA1c, de la glycémie à jeun, du cholestérol total, de l’indice de masse corporelle et de la tension artérielle semblables à celles observées avec les exercices aérobiques, avec moins de symptômes d’hypoglycémie rapportés par le patient (20Gordon L. Morrison E.Y. McGrowder D.A. et al.Changes in clinical and metabolic parameters after exercise therapy in patients with type 2 diabetes.Arch Med Sci. 2008; 4: 427-437Google Scholar, 21Gordon L.A. Morrison E.Y. McGrowder D.A. et al.Effect of exercise therapy on lipid profile and oxidative stress indicators in patients with type 2 diabetes.BMC Complement Altern Med. 2008; 8: 21Crossref PubMed Scopus (160) Google Scholar). Il est important de noter que dans cette étude, le programme de hatha yoga intégrait à la fois des exercices de musculation (la résistance étant exercée par le corps lui-même) et des exercices aérobiques (mouvements répétitifs, fluides, mais augmentant la fréquence cardiaque) pratiqués lors de trois séances de deux heures par semaine. Les conclusions de cette étude ne peuvent être généralisées et appliquées à l’ensemble des programmes de hatha yoga ou d'autres types de yoga. Une revue systématique et une méta-analyse ont montré que les programmes d’exercices supervisés intégrant des exercices aérobiques ou contre résistance amélioraient la maîtrise de la glycémie chez les adultes atteints de diabète de type 2, qu’un régime alimentaire fasse partie du programme ou non (22Umpierre D. Ribeiro P.A. Kramer C.K. et al.Physical activity advice only or structured exercise training and association with HbA1c levels in type 2 diabetes: a systematic review and meta-analysis.JAMA. 2011; 305: 1790-1799Crossref PubMed Scopus (864) Google Scholar). La même méta-analyse a montré que les exercices non supervisés permettent d’améliorer la maîtrise de la glycémie seulement si un régime alimentaire y est associé. Une étude d’un an, avec répartition aléatoire, a comparé la pratique supervisée de deux séances par semaine d’exercices aérobiques et contre résistance, accompagnée de conseils sur l'activité physique, à la seule obtention de conseils sur l'activité physique, chez des patients atteints de diabète de type 2 et du syndrome métabolique (23Balducci S. Zanuso S. Nicolucci A. et al.Effect of an intensive exercise intervention strategy on modifiable cardiovascular risk factors in subjects with type 2 diabetes mellitus: a randomized controlled trial: the Italian Diabetes and Exercise Study (IDES).Arch Intern Med. 2010; 170: 1794-1803Crossref PubMed Scopus (243) Google Scholar). Bien que le nombre de séances d’activités physiques auto-déclarées ait nettement augmenté dans les deux groupes, les patients s’adonnant à des exercices aérobiques et contre résistance supervisés ont obtenu de meilleurs résultats : réductions plus marquées du taux d’HbA1c, de la tension artérielle, de l’indice de masse corporelle, du tour de taille, du risque cardiaque estimé après 10 ans, amélioration de la forme physique (exercice aérobiques) et de la force musculaire et augmentation du C-HDL. Un programme d’exercices réguliers devrait être prescrit aux personnes diabétiques; celles-ci doivent voir l’activité physique comme un élément essentiel de leur plan de traitement. Pour la plupart des gens, atteints ou non de diabète, la sédentarité est associée à des risques beaucoup plus élevés pour la santé que l’exercice. Avant de recommander un programme d’activité physique vigoureux, on doit s’assurer que la personne diabétique ne présente pas de troubles pouvant augmenter les risques associés à certains types d’exercices ou l’exposer à des blessures (2Colberg S.R. Sigal R.J. Fernhall B. et al.Exercise and type 2 diabetes: the American College of Sports Medicine and the American Diabetes Association: joint position statement.Diabetes Care. 2010; 33: e147-e167Crossref PubMed Scopus (922) Google Scholar, 24Riddell M.C. Burr J. Evidence-based risk assessment and recommendations for physical activity clearance: diabetes mellitus and related comorbidities.Appl Physiol Nutr Metab. 2011; 36: S154-S189Crossref PubMed Google Scholar), notamment en présence d’une neuropathie autonome ou périphérique grave, d’une rétinopathie préproliférante ou proliférante ou d’un angor instable. Une rétinopathie préproliférante ou proliférante doit être traitée et stabilisée avant le début du programme d’exercices vigoureux. On doit informer les personnes souffrant de neuropathie périphérique grave de vérifier leurs pieds tous les jours, particulièrement les jours où ils font de l’activité physique, et de porter des chaussures appropriées. Même si les lignes directrices précédentes recommandaient aux personnes atteintes de neuropathie périphérique grave d’éviter les exercices avec mise en charge, des études récentes ont indiqué que ces personnes peuvent faire sans danger des exercices avec mise en charge d’intensité modérée si elles n’ont pas d’ulcères aux pieds (25Lemaster J.W. Mueller M.J. Reiber G.E. et al.Effect of weight-bearing activity on foot ulcer incidence in people with diabetic peripheral neuropathy: feet first randomized controlled trial.Phys Ther. 2008; 88: 1385-1398Crossref PubMed Scopus (111) Google Scholar). Selon ces études, les patients atteints de neuropathie périphérique du pied qui font des exercices de mise en charge tous les jours auraient un risque moins élevé d’ulcère du pied que ceux qui sont moins actifs (26Lemaster J.W. Reiber G.E. Smith D.G. et al.Daily weight-bearing activity does not increase the risk of diabetic foot ulcers.Med Sci Sports Exerc. 2003; 35: 1093-1099Crossref PubMed Scopus (100) Google Scholar). Un électrocardiogramme (ECG) au repos devrait être effectué; un ECG d’effort devrait être envisagé chez les personnes présentant des risques de maladie cardiovasculaire et désirant entreprendre un programme d’exercices plus intenses que la marche rapide, surtout si elles veulent commencer un programme d’endurance vigoureux et prolongé, en prévision d’un marathon, par exemple. Les épreuves d’effort maximal peuvent aider à déterminer quel type de programme d’activité physique devrait être prescrit. L’intensité de l’exercice peut être évaluée plus précisément quand la fréquence cardiaque maximale ou la consommation maximale d’oxygène (VO2max) réelles sont établies par des épreuves d’effort plutôt que par des estimations de la fréquence cardiaque ou des efforts selon l’âge. De plus, dans les cas où une ischémie ou une arythmie sont associées à des niveaux plus élevés d’activité physique, les résultats des tests d’effort peuvent être utilisés pour s’assurer que l’intensité de l’exercice reste sous le seuil de l’ischémie. Les épreuves d’effort peuvent aussi être utiles pour établir la stratification du risque, étant donné qu’une faible capacité aérobique (27Church T.S. Cheng Y.J. Earnest C.P. et al.Exercise capacity and body composition as predictors of mortality among men with diabetes.Diabetes Care. 2004; 27: 83-88Crossref PubMed Scopus (367) Google Scholar) et la présence de modifications ischémiques à l’ECG (28Faglia E. Favales F. Calia P. et al.Cardiac events in 735 type 2 diabetic patients who underwent screening for unknown asymptomatic coronary heart disease: 5-year follow-up report from the Milan Study on Atherosclerosis and Diabetes (MiSAD).Diabetes Care. 2002; 25: 2032-2036Crossref PubMed Scopus (99) Google Scholar) sont toutes deux associées à des risques plus élevés de morbimortalité cardiovasculaire et générale. Les épreuves d’effort permettent aussi parfois de détecter une coronaropathie jusque-là insoupçonnée. Toutefois, aucune étude n’a permis de vérifier précisément si les épreuves d’effort effectuées avant d’entreprendre un programme d’exercices réduisaient la morbidité ou la mortalité coronariennes. En outre, une étude récente avec répartition aléatoire a montré que chez les personnes diabétiques asymptomatiques ayant d’autres facteurs de risque cardiaque, le dépistage par l’ECG d’effort (dipyridamole et tomographie par émission monophotonique pour ceux qui ne peuvent faire d’exercice) n’a pas réduit le risque d’événements cardiovasculaires graves dans les 3,5 années suivantes, comparativement à une stratégie sans dépistage (29Lievre M.M. Moulin P. Thivolet C. et al.Detection of silent myocardial ischemia in asymptomatic patients with diabetes: results of a randomized trial and meta-analysis assessing the effectiveness of systematic screening.Trials. 2011; 12: 23Crossref PubMed Scopus (82) Google Scholar). Une autre étude, dans laquelle 1 123 personnes asymptomatiques âgées de 50 à 75 ans atteintes de diabète de type 2 ont été réparties au hasard dans un groupe recevant les soins habituels ou dans un groupe soumis à une scintigraphie de perfusion myocardique après un stress à l’adénosine, a montré que ce dépistage n’avait aucun effet sur les événements cardiovasculaires graves au cours des cinq années suivantes (30Young L.H. Wackers F.J. Chyun D.A. et al.Cardiac outcomes after screening for asymptomatic coronary artery disease in patients with type 2 diabetes: the DIAD study: a randomized controlled trial.JAMA. 2009; 301: 1547-1555Crossref PubMed Scopus (650) Google Scholar). Les sujets de ces deux études de dépistage ne prévoyaient pas nécessairement entreprendre un programme d’exercice. Néanmoins, la nécessité pour les personnes asymptomatiques atteintes de diabète de type 2 de procéder à un ECG d’effort avant d’entreprendre un programme d’exercice n’est ni clairement démontrée, ni confirmée. Le risque d’hypoglycémie pendant l’exercice est un aspect préoccupant chez les personnes atteintes de diabète, surtout de diabète de type 1, et, dans une moindre mesure, chez les personnes atteintes de diabète de type 2 prenant de l’insuline ou un sécrétagogue de l’insuline (une sulfonylurée ou un méglitinide). Si la glycémie avant l’exercice est inférieure à 5,5 mmol/L, ces personnes devraient ingérer de 15 à 30 g de glucides avant l’exercice (la quantité réelle dépend de la dose d’insuline, de la durée et de l’intensité de l’exercice et des valeurs de la glycémie). Chez les personnes diabétiques traitées par des modifications du mode de vie ou des hypoglycémiants oraux qui n’augmentent pas le taux d’insuline, le risque d’hypoglycémie pendant l’exercice est minime; la plupart de ces personnes n’auront pas à vérifier leur glycémie ou à consommer des glucides avant une séance d’exercice de moins d’une heure. Une hyperglycémie avant l’exercice peut aussi être problématique chez les personnes atteintes de diabète. Chez celles qui présentent un déficit insulinique important (en raison, par exemple, de l’omission d’une injection d’insuline ou d’une maladie), l’exercice peut aggraver l’hyperglycémie. Dans le diabète de type 1, si la glycémie capillaire est supérieure à 16,7 mmol/L et que la personne ne se sent pas bien, il faut vérifier le taux de cétones dans le sang et l’urine. Si les taux de cétones sont élevés, tout exercice vigoureux devrait être reporté et de l’insuline devrait être administrée. Si les taux sont normaux et que le patient se sent bien, il n’est pas nécessaire de reporter l’exercice en raison de l’hyperglycémie. À moins qu’elles ne se sentent pas bien, les personnes atteintes de diabète de type 2 n’ont généralement pas besoin de reporter une séance d’exercice en raison d’une glycémie élevée. Si le taux de glucose capillaire est supérieur à 16,7 mmol/L, il est important d’assurer une hydratation adéquate et de rester attentif à tout signe ou symptôme (grande soif, nausées, grande fatigue, vision brouillée ou mal de tête), surtout si l’exercice doit être effectué quand il fait chaud. Les personnes atteintes de diabète sont plus susceptibles d’être incommodées par les effets indésirables de la chaleur que les personnes non diabétiques (31Semenza J.C. McCullough J.E. Flanders W.D. et al.Excess hospital admissions during the July 1995 heat wave in Chicago.Am J Prev Med. 1999; 16: 269-277Abstract Full Text Full Text PDF PubMed Scopus (450) Google Scholar). Les dysfonctions métaboliques, cardiovasculaires et neurologiques associées au diabète, ajoutées aux problèmes de santé concomitants et à l’âge avancé, réduisent la capacité de l’organisme de percevoir la chaleur et de la dissiper (32Fealey R.D. Low P.A. Thomas J.E. Thermoregulatory sweating abnormalities in diabetes mellitus.Mayo Clin Proc. 1989; 64: 617-628Abstract Full Text Full Text PDF PubMed Scopus (225) Google Scholar, 33Kihara M. Opfer-Gehrking T.L. Low P.A. Comparison of directly stimulated with axon-reflex-mediated sudomotor responses in human subjects and in patients with diabetes.Muscle Nerve. 1993; 16: 655-660Crossref PubMed Scopus (51) Google Scholar, 34Petrofsky J. Lee H. Trivedi M. et al.The influence of aging and diabetes on heat transfer characteristics of the skin to a rapidly applied heat source.Diabetes Technol Ther. 2010; 12: 1003-1010Crossref PubMed Scopus (26) Google Scholar). Une réduction de la transpiration (32Fealey R.D. Low P.A. Thomas J.E. Thermoregulatory sweating abnormalities in diabetes mellitus.Mayo Clin Proc. 1989; 64: 617-628Abstract Full Text Full Text PDF PubMed Scopus (225) Google Scholar, 33Kihara M. Opfer-Gehrking T.L. Low P.A. Comparison of directly stimulated with axon-reflex-mediated sudomotor responses in human subjects and in patients with diabetes.Muscle Nerve. 1993; 16: 655-660Crossref PubMed Scopus (51) Google Scholar) et de la circulation sanguine au niveau de la peau (35Stansberry K.B. Hill M.A. Shapiro S.A. et al.Impairment of peripheral blood flow responses in diabetes resembles an enhanced aging effect.Diabetes Care. 1997; 20: 1711-1716Crossref PubMed Scopus (90) Google Scholar, 36Petrofsky J.S. Lee S. Patterson C. et al.Sweat production during global heating and during isometric exercise in people with diabetes.Med Sci Monit. 2005; 11: CR515-CR521PubMed Google Scholar, 37Wick D.E. Roberts S.K. Basu A. et al.Delayed threshold for active cutaneous vasodilation in patients with Type 2 diabetes mellitus.J Appl Physiol. 2006; 100: 637-641Crossref PubMed Scopus (63) Google Scholar) réduisent la capacité de l’organisme de maintenir une température adéquate, surtout lors d’une longue exposition à la chaleur ou pendant un exercice par temps chaud. Les patients diabétiques, spécialement ceux qui sont âgés ou qui présentent une neuropathie autonome, une maladie cardiaque ou une affection pulmonaire, doivent savoir qu’ils sont plus sensibles aux coups de chaleur. Autant que possible, les séances d’exercice devraient se tenir dans un endroit frais, comme dans des centres d’entraînement climatisés. Quand il fait chaud, les exercices à l’extérieur devraient être faits au début ou à la fin de la journée, quand les températures sont plus fraîches et que le soleil n’est pas au zénith. Pendant et après tous les exercices, sauf les plus intenses, la glycémie a tendance à baisser, car l’utilisation du glucose et la sensibilité à l’insuline augmentent (38Riddell M.C. Perkins B.A. Type 1 diabetes and vigorous exercise: applications of exercise physiology to patient management.Can J Diabetes. 2006; 30: 63-71Abstract Full Text Full Text PDF Scopus (97) Google Scholar). Cependant, pendant et surtout après un exercice de courte durée mais très intense (p. ex., athlétisme de compétition, hockey, basket-ball et exercices contre résistance intenses), la glycémie augmente souvent parce que l’organisme produit davantage de glucose qu’il n’en utilise (39Sigal R.J. Purdon C. Fisher S.J. et al.Hyperinsulinemia prevents prolonged hyperglycemia after intense exercise in insulin-dependent diabetic subjects.J Clin Endocrinol Metab. 1994; 79: 1049-1057Crossref PubMed Scopus (60) Google Scholar). Ces effets opposés de l’exercice sur la glycémie peuvent rendre difficile la gestion du diabète, surtout chez les personnes atteintes de diabète de type 1, mais les stratégies suivantes peuvent y remédier. Les exercices aérobiques et les exercices contre résistance sont recommandés chez la plupart des personnes atteintes de diabète (voir les Tableau 1, Tableau 2). La marche est le type d’exercice aérobique le plus populaire et le plus facile chez les personnes diabétiques d’âge moyen ayant un excès de poids ou les personnes âgées. Chez celles qui ressentent de la douleur à la marche (en raison de l’arthrose, par exemple), faire de la bicyclette en position semi-couchée peut être une solution de rechange. Pour la plupart des personnes d’âge moyen, marcher sur un terrain plat, à un rythme modéré, ou faire de la bicyclette en position semi-couchée sont des exemples d’exercices aérobiques modérés, tandis que la marche rapide en pente ou le jogging sont des exercices aérobiques vigoureux. Faire des exercices contre résistance deux ou trois fois par semaine peut procurer des bienfaits qui s’ajoutent à ceux des exercices aérobiques (p. ex., augmentation de la force et de la vigueur, réduction de l’adiposité corporelle et accélération du métabolisme au repos) (3Snowling N.J. Hopkins W.G. Effects of different modes of exercise training on glucose control and risk factors for complications in type 2 diabetic patients: a meta-analysis.Diabetes Care. 2006; 29: 2518-2527Crossref PubMed Scopus (540) Google Scholar, 13Gordon B.A. Benson A.C. Bird S.R. Fraser S.F. Resistance training improves metabolic health in type 2 diabetes: a systematic review.Diabetes Res Clin Pract. 2009; 83: 157-175Abstract Full Text Full Text PDF PubMed Scopus (169) Google Scholar, 40Eves N.D. Plotnikoff R.C. Resistance training and type 2 diabetes. Considerations for implementation at the population level.Diabetes Care. 2006; 29: 1933-1941Crossref PubMed Scopus (142) Google Scholar). Au cours des études où les exercices contre résistance ont eu le plus d’effet sur les taux d’HbA1c, les sujets ont graduellement mis en œuvre un programme comportant trois séries d’exercices contre résistance (d’environ 8 répétitions chacune) d’intensité modérée à élevée (soit le poids maximum pouvant être soulevé correctement 8 fois), trois fois par semaine (41Castaneda C. Layne J.E. Munoz-Orians L. et

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