Des “notes bleues”
2001; School for Advanced Studies in the Social Sciences; Issue: 2 Linguagem: Francês
ISSN
1953-8103
Autores Tópico(s)Historical Studies and Socio-cultural Analysis
ResumoCet article souligne la relative rarete des analyses harmoniques au sujet de l’epineux probleme de la specificite du jazz, et donc de sa naissance a partir du blues. Pour le jazz, le blues s’est construit sur la cadence tonale de l’harmonie classique, mais en en isolant l’accord de septieme de dominante, porteur d’une des « notes bleues » traditionnellement reperees. A partir de la, le jazz a systematise l’utilisation d’accords dissonants et donc de passages chromatiques en ouvrant la cadence tonale et en « detronant » progressivement l’accord de septieme. Cette ouverture est implicite des l’utilisation par le blues des trois « notes bleues ». Cependant, ni le chromatisme, ni la syncope, ni la dissonance ne sont specifiques du jazz qui les partage avec la musique classique ; alors qu’elle ne les utilise qu’occasionnellement, le jazz les erige en principes. Il constitue certes un corpus musical specifique, mais est pourtant utilisateur de ressources propres a la musique en general. C’est sans doute une des raisons pour lesquelles il constitue un objet anthropologique.
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