Pourquoi une langue emprunte-t-elle des suffixes ? L’exemple du grec et du latin
2010; Presses de l'Université de Montréal; Volume: 55; Issue: 1 Linguagem: Francês
10.7202/039609ar
ISSN1492-1421
AutoresAnna Anastassiadis-Syméonidis,
Tópico(s)Historical Linguistics and Language Studies
ResumoAfin de déterminer les raisons pour lesquelles le grec a emprunté des suffixes au latin, nous examinons, en suivant le cadre théorique de Danielle Corbin, le suffixe -(i)ár(is) < du latin ‑ arius , par exemple dans vromiaris [‘malpropre’], qui construit des adjectifs dénominaux à caractère [-savant/-soutenu]. En particulier, les adjectifs en -(i)ár(is) attribuent d’une manière permanente une qualité péjorative qui, dans le cadre de l’activité humaine quotidienne, dévie de la norme sociale d’une manière perceptible directement par les sens. Ce trait, lié à leur registre, résulte du fait que le suffixe est emprunté au latin, une langue sans prestige aux yeux des Grecs. Cette représentation stéréotypique de la latinité permet au grec de marquer les différences entre, d’un côté, le [+soutenu], l’officiel, l’objectif et, de l’autre, le [-soutenu], le quotidien, le subjectif, en conservant, dans le premier cas, les éléments d’origine grecque, et en utilisant, dans le second, des éléments empruntés.
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