Artigo Revisado por pares

Marin de la Vallée

1958; Taylor & Francis; Volume: 27; Issue: 1-4 Linguagem: Francês

10.1080/00233605808603589

ISSN

1651-2294

Autores

Tord O son Nordberg,

Tópico(s)

European Political History Analysis

Resumo

Résumé Le présent article constitue un chapitre du livre sur la famille d'architectes De la Vallée, ouvrage que j'ai sur le métier depuis très longtemps. On trouvera dans ce livre des renvois bibliographiques détaillés, avec indication des pièces d'archives utilisées, etc. Au moment de la mort du père (Jean II), (le 22 avril 1600), Marin De la Vallée était déjà maître maçon et bourgeois de Paris. Marin naquit dans les années 1560 et dès 1591, date de son mariage avec Jeanne Morissaut, fille de Pierre Morissaut et d'Olive Solle, il exercait de toute évidence le métier de son père. Les nouveauxmariés se sont installés dans la maison de Jean I, rue Beaubourg, domicile de la famille pendant plus de trente ans. Au début du 17e siècle Marin fut nommé “juré du Roy en l'office de massonnerye.” Outre que pour un grand nombre de travaux de construction importants, la ville de Paris faisait appel à Marin en plusieurs occasions comme expert technique, par exemple pour des négociations avec l'Hôpital du Saint‐Esprit au sujet des démolitions nécessaires pour l'agrandissement de l'Hôtel de Ville ou de la restauration des ponts sur la Seine. Vers les années 1630 Marin fut engagé comme entrepreneur et architecte chez la reine mère Marie de Médicis, qui habitait le Palais du Luxembourg. Dans un document de 1627 il est appelé “juré du roi des œvres de maçonnerie et entretiens des bâtiments de la Reine mère”, et quatre ans plus tard “architecte des bâtiments de la Reine, mère de sa Majesté.” Ainsi que l'indique la première de ces citations, son emploi comme architecte de Marie de Médicis a évidemment compris l'entretien des bâtiments, et avant tout la direction des travaux de réparation. Pendant ces années la prospérité de la famille augmenta. Marin d'était pas seulement un artisan habile mais aussi un actif entrepreneur de constructions. Il place sa fortune dans des immeubles. La famille se fit aussi plus nombreuse. Dans l'inventaire de la succession de Jeanne Morissaut, en 1646, on trouve huit enfants adultes, quatre fils et quatre filles. L'aîné était un fils qui reçut le nom du père, Marin (le jeune). Il étudia la théologie et fut plus tard “prebstre bachelier de la faculté de théologie” et curé de Pathay. On a prétendu que Marin le vieux et son père Jean (Ier) ont été huguenots et qu'à l'époque des persécutions religieuses ils dÛrent quitter la France; ce n'est pas exact. Marin le vieux aussi bien que sa femme furent de toute évidence de bons catholiques qui ont approuvé le choix de carrière de leur fils aîné et qui l'ont largement soutenu pendant ses études. Les deux enfants suivants ont tous les deux choisi le métier de leur père et ils sont devenus maîtres maçons à Paris, mais ni l'un ni l'autre n'a eu une carrière bien brillante. L'aînée des filles était Magdelaine. Elle se maria en 1626 avec Jacques Penicher, pharmacien et bourgeois de Paris. La deuxième fille, Anne, se maria en 1633 avec Jean Beguin, drapier et bourgeois de Paris. La troisième, Jeanne (II), se maria, un an avant Anne, avec Claude Boutin qui, alors, était jardinier chez Marie de Médicis au Palais du Luxembourg et qui habitait “dans l'enclos du palais de Luxembourg”. Déjà l'année précédente cependant, la reine mère fut obligée de s'exiler et elle fit passer le Palais du Luxembourg au troisième fils de son mariage avec Henri IV, Gaston d'Orléans. Claude Boutin fut nommé alors “gouverneur des jardins à plantes au dict palais”. La fille cadette, Marie, se maria avant ses sœurs aînées (en 1620) avec le maître tapisseur Morisse de Corps. En tout dernier lieu on nomme le fils Simon, qui lui aussi se consacra au métier de son père et qui, dans les documents français des années 20 et 40, est intitulé maître maçon de Paris. Son activité comme architecte en Hollande et en Suède sera traî‐té dans quelques chapitres de mon livre. La famille avait donc un aspect tout à fait bourgeois et parisien et l'aisance de Marin luidonna les moyens d'aider ses enfants et ses petits‐enfants, qui reçurent de lui des dots et de l'aide pécuniaire en d'autres occasions aussi. Marin avait aussi un mobilier somptueux avec tout ce que pouvait souhaiter un bourgeois aisé, mais aussi avec quelque chose de plus qui trahit ses intérêts artistiques et intellectuels. Sans compter les objets en argent, les bijoux en or et les pierres précieuses, le père de famille possédait un certain nombre d'outils professionels d'exécution luxueuse, et une petite bibliothèque de livres d'architecture: Les bâtiments de France de du Cerceau, en reliure de chagrin, “Œvres de Gregorio Barozio a Vignola, Vitruve”. On trouve aussi Les Chroniques de France, le Décaméron, L'Illiade, etc. Déjà vers 1625 la famille avait quitté le vieux domicile, rue Beaubourg, et elle s'était installée sur la rive gauche. La première maison de Marin dans ce quartier était située rue de Bourbon dans la paroisse de Saint Sulpice. Plus tard il déménagea, et s'établit rue de Vaugirard et finalement, nous le trouvons rue Petite Casette, toujours dans la même paroisse. Le premier bâtiment connu fait par Marin est le château de Lasserie, situé près de Nérac (Lot‐et‐Garonne): “M. De la Vallée, Maître Maçon de Paris Ma faite 1596”. C'est ce que dit une inscription au dessus du portail du château. Au cours des années suivantes il était un des maîtres les plus actifs de Paris qui, avant tout pour le compte de la ville de Paris, exécuta des constructions importantes. La plus grande entreprise était la reconstruction et l'agrandissement de l'Hôtel de Ville, entreprise qui pendant une vingtaine d'années occupa Marin. L'Hôtel de Ville, tel qu'il se présentait au moment o[ugrave] commençerent les travaux de Marin, se composait de trois rangées de maisons, construites sous la direction de Domenico de Cortona plus d'un demisiècle plus tôt, mais jamais achevées. La rangée principale longeait la rue de Martroye, parallèle à la Seine, et perpendiculairement à celle‐ci il y avait une autre rangée dont la façade donnait sur la place de Grève. Au coin de la rue Martroy et de la place de Grève se trouvait un pavillon joint aux autres bâtiments par une immense voÛte jetée au‐dessus de l'entrée de la rue, du côté de la place de Grève. Le terrain était très irrégulier et le voisinage d'une église (St Jean‐en‐Grève) et d'un hôpital (L'hôpital du St Esprit) empêchèrent une ordonnance rationelle et des constructions faites dans le style de la Renaissance (fig. 5). On commença par la reconstruction et le suré‐lèvement de la rangée o[ugrave] était située la grande salle de fêtes et qui longeait la place de Grève. La rangée devait être prolongée vers le Nord, de l'autre côté de l'entrée de l'église du St Esprit, qui devait être surmontée d'une arcade menant à un nouveau pavillon du côté Nord, analogue à l'arrangement du côté Sud. Tout en haut de cette nouvelle partie devait se trouver la grande salle de fêtes nouvelle. Les entreprises de Marin comprenaient les maçonneries, les travaux des tailleurs de pierre, la décoration sculpturale. Tout le bâtiment avec la façade grandiose donnant sur la place de Grève était pratiquement achevé au commencement de l'été de 1610, pour l'entrée triomphale de Marie de Médicis à Paris et son couronnement. En mai 1610 on travailla très activement à l'achèvement de la nouvelle salle de fêtes qui devait être le cadre de la réception des Majestés Royales. Ce n'est qu'en 1612 qu'on construisit la tour qui surmonta le milieu de la façade. En acord avec le contrat, Marin fut responsable des maçonneries, des travaux des tailleurs de pierre, des décorations sculpturales de la tour. L'année suivante on fit un contrat avec Marin relatif à la quatrième rangée du bâtiment (du côté Nord, au long de l'église du St Esprit), construction entièrement nouvelle. La facade sur la cour devait être faite en conformité avec celle d'en face, avec des colonnes et une arcade au rez de chaussée. En 1618 et en 1623 on trouve de nouveaux contrats relatifs à l'achèvement de celte rangée et à la reconstruction de la rangée Est (rangée du fond), donnant sur la cour, en face de laquelle devait être construite l'arcade du rez de chaussée. En 1625 le travail était achevé, et à l'intérieur du portail de la rangée Nord Marin fit mettre un écriteau avec l'inscription suivante: “Marin de la Vallée, architecte parisien a entrepris l'année 1606 ce grand edifice, reste longtenip inachevé et imparfait et l'a heurensement terminé l'an du salut 1628”. La construction de l'Hôtel fut sans doute l'œuvre principale de Marin. 11 s'y intéressa tout particulièrement et ce fut pour lui un point d'honneur de la mener à bonne fin en dépit de nombreuses difficultés. La plupart du temps, on nomme comme exécuteurs de la construction de l'Hôtel de Ville Pierre Guillain le jeune et son fils Augustin. En vertu de leurs fonctions comme “maîtres des œuvres de maçonnerie de la ville” ils étaient chargés des travaux de l'Hôtel de Ville et ils devaient surveiller ces travaux. Ils ont élaboré des projets et des devis pour les entreprises dont ils ont contrôlé l'exécution du point de vue technique et économique, ce qui ne se passait pas toujours sans conflits avec Marin, mais celui‐ci a accompli sa tâche de maître d'œuvres à côté d'eux et d'une façon indépendante. Cette grande entreprise de construction de Marin a sans doute joué un rôle dans la formation de son fils aussi bien que pour son petit‐fils. C'est au moment de ces travaux que le jeune Simon De la Vallée entra pour la première fois en contact avec l'architecture et qu'il fit ses premières armes dans l'art de la construction et de l'architecture. Le fils de Simon a également eu l'occasion d'étudier l'édifice de l'Hôtel de Ville pendant son séjour à Paris. Parmi d'autres travaux que Marin exécuta pour la ville, il faut nommer des arcs de triomphe, des portiques et des temples pour l'entrée triomphale à Paris de Marie de Médicis et son couronnement. L'activité de Marin chez Marie de Médicis a surtout été celle d'un entrepreneur. Parmi les nouvelles constructions on peut nommer la terrasse entre les deux grands perrons donnant sur la Grande Cour du Palais du Luxembourg, dessinée sans aucun doute par Marin et pour laquelle on s'est entendu avec lui en 1627. On prétend souvent que, en collaboration avec Guillaume de Toulouse, il a dessiné et exécuté l'un des grands escaliers du Palais; cela ne paraît pas probable. Il était alors complètement aveugle: sur un bail du 1er septembre 1640, on lit la note suivante: “Marin de la Vallée ne peut signer à cause de la débilité de sa vue”, et l'on trouve la même observation dans d'autres actes et documents des années quarante. A la mort de sa femme, survenue en 1646, après cinquante‐cinq ans de mariage”, il devait rester seul, vieillard impotent et brisé.

Referência(s)