Artigo Revisado por pares

La « science sociale » de Charles Fourier

2006; Volume: 15; Issue: 2 Linguagem: Francês

10.3917/rhsh.015.0069

ISSN

1963-1022

Autores

Pierre Mercklé,

Tópico(s)

Philosophical and Theoretical Analysis

Resumo

Résumé À l’instar de la « physiologie sociale » de Saint-Simon ou de la « sociologie » plus tardive d’Auguste Comte, la « science sociale » de Charles Fourier (1772-1837) ambitionnait d’introduire dans les études sociales la rigueur méthodologique des sciences dites « exactes ». Or, cette ambition a été occultée par les « réceptions » du fouriérisme, et en particulier par la distinction établie par Marx et Engels entre « socialisme utopique » et « socialisme scientifique ». Pourtant, « l’intention » scientifique est explicite chez Fourier, et s’appuie sur l’emprunt aux mathématiques et aux sciences de la nature de leurs éléments constitutifs principaux, soit formels (idéologie de la découverte, mathématisation des énoncés, volonté systématique de classification des phénomènes sociaux, foisonnement analogique...), soit plus « substantiels ». Cette « intention » scientifique s’appuie en effet fondamentalement sur une « exigence expérimentale » : Fourier et ses disciples se sont d’abord efforcés d’infléchir la doctrine originelle de telle façon que ses énoncés puissent être soumis à l’expérience. Ensuite, ils tentèrent des « expérimentations sociales », organisées soit par l’École sociétaire, soit par des groupes fouriéristes dissidents : les « phalanstères » fouriéristes apparaissent alors comme autant de « laboratoires » pour l’observation des ambitions d’une doctrine qui prétendait y articuler « science sociale » et volonté de transformation sociale.

Referência(s)