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Modelos femeninos en el Modernisme Debate sobre estereotipos estéticos y vitales

2006; Centre de recherche interuniversitaire sur les champs culturels en Amérique latine; Volume: 34; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.3406/ameri.2006.1756

2427-9048

María José Bruña Bragado,

Literary and Philosophical Studies

Modèles féminins dans le Modernisme : débats sur des stéréotypes esthétiques et de la vie réelle. Au moment d'aborder la poésie écrite par des femmes en Amérique latine selon l'esthétique moderniste (1888-1915) il paraît pertinent de s'attacher au langage comme signe de la rénovation de la tradition. Le fait que ce soit la poétesse qui chante alors, c'est-à-dire qui adopte une fonction active et non plus passive, entraîne le changement de signe de tout l'appareil linguistique et symbolique, provoquant ainsi une déstabilisation du sens et de la tradition en vertu de laquelle les images commencent à tourner autour de cette femme qui prend la parole et engage une perspective et un sens jusqu'alors inusités dans la poétique masculine. Delmira Agustini, Maria Eugenia Vaz Ferreira, Juana de Ibarbourou, Alfonsina Storni ou Gabriela Mistral composent leurs œuvres dans cette atmosphère socio-culturelle qu'elles contribuent elles-mêmes à définir et sans laquelle la compréhension de ces poétesses et de la modernité elle-même se trouvent faussée. Cette altération des modèles et des patrons antérieurs obéit, en bonne part, au refus de plus en plus marqué de l'aspect patriarcal et exclusif de ces derniers de la part de femmes-auteurs qui s'efforcent, pour parler d'elles-mêmes, d'explorer leur propre subjectivité et toutes les images comme poétesses, comme femmes. Le moi lyrique décide d'assumer une identité féminine et, dans cette optique, il se révèle nécessaire de revoir l'articulation toujours ambiguë et contradictoire des idées reçues et des mythes classiques historiques et fictifs. On distingue donc une évolution thématique et stylistique dans les modèles féminins consacrés par des voix masculines comme celles de Rubén Dario, de José Marti ou de Leopoldo Lugones.