Annemarie Schwarzenbach et l’Orient : interview avec Dominique Laure Miermont et Nicole Le Bris
2009; Volume: 9; Linguagem: Francês
10.4000/anabases.534
ISSN2256-9421
AutoresDominique Laure Miermont, Nicole Le Bris,
Tópico(s)German Literature and Culture Studies
ResumoA : Dominique Laure Miermont, vous avez publié aux éditions Payot une biographie intitulée Annemarie Schwarzenbach ou le mal d'Europe.Pouvez-vous évoquer pour nous sa vie et sa personnalité ?DLM : Annemarie Schwarzenbach (AS) est née à Zurich en 1908, dans une famille de la haute bourgeoisie helvétique.Brillante élève, elle passa l'examen de « maturité » en 1927, fit des études d'histoire et obtint le titre de « Dr.phil.» (équivalent de l'actuel magister) en 1931.Se vouant dès lors à l'écriture, elle s'installa quelque temps à Berlin (1931-33).Dans le sillage de Klaus et Erika Mann, avec qui elle se lia d'amitié à partir de 1930, elle prit position contre le national-socialisme et initia la revue antifasciste Die Sammlung ("Le Rassemblement").Par ailleurs, elle entama dès 1930 une carrière de journaliste et devint, à partir de 1933, reporter-photographe, ce qui la conduisit dans différents pays européens, au Proche et au Moyen-Orient, en Amérique du Nord et en Afrique (Congo, Maroc).Très appréciée des rédactions, elle publia en une dizaine d'années près de 300 articles dans la presse helvétique.Le fonds portant son nom aux archives de Berne compte environ 5 000 négatifs et tirages originaux.Sur le plan personnel, AS était un être tourmenté, en proie à un mal de vivre qu'elle tenta de juguler par la consommation de diverses drogues (alcool, tabac, produits morphiniques) auxquelles son organisme ne put résister plus de dix ans.Elle mourut en 1942, à l'âge de 34 ans, des suites d'une chute de vélo très probablement causée par un état de délabrement physique et psychique avancé.AS a promené sur le monde un regard empreint d'humanité et d'humanisme.Elle avait une conscience aiguë du tragique de la condition humaine, une connaissance intime de l'ambiguïté des choses de ce monde, une perception infaillible des mécanismes pernicieux des idéologies.Ses idéaux de paix, de liberté individuelle et
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