Artigo Revisado por pares

Eugénisme et psychiatrie

2001; Elsevier BV; Volume: 159; Issue: 1 Linguagem: Francês

10.1016/s0003-4487(00)00004-4

ISSN

1769-6631

Autores

C Koupernik,

Tópico(s)

Neurology and Historical Studies

Resumo

En France, l’eugénisme a trouvé sa légitimation avec la théorie de la dégénérescence formulée par B. A. Morel en 1857 et reprise par V. Magnan en 1895. L’action eugéniste française a été soutenue par le psychiatre, hygiéniste et journaliste Édouard Toulouse (1865–1947). Elle a fait l’objet d’une évolution inquiétante du fait de la position prise par deux prix Nobel français – Alexis Carrel et Charles Richet – qui ont publiquement encouragé la suppression des « tarés « et des « inutiles ». C’est peut-être cette attitude vis-à-vis des malades mentaux et des criminels qui a été à l’origine de la « mort douce » (en fait : mort de faim) de plus de 40 000 sujets internés entre 1940 et 1944 (thèse de Max Lafont, 1980). À l’heure actuelle, on cherche en France à définir l’attitude éthique vis-à-vis de conduites pratiques. Un rapport du Comité national consultatif d’éthique a soulevé la question d’une stérilisation éventuelle de personnes handicapées mentales, en fait, de certaines malades qui encourent le risque d’une fécondation, alors qu’elles sont considérées « incapables « d’assumer un rôle maternel. Mais a-t-on le droit d’envisager pour de telles personnes une stérilisation ? Autre question : peut-on moralement avoir recours à une interruption « thérapeutique » de grossesse, si l’examen prénatal révèle l’existence d’une anomalie, fut-elle mineure ? Le problème est similaire en ce qui concerne le diagnostic pré-implantatoire chez l’embryon. Un débat s’est engagé entre des généticiens et des biologistes, notamment Jacques Testart pour qui l’étendue même des progrès en matière de génétique constitue un risque de dérive éthique, et leurs adversaires, dont Pierre-André Taguieff, qui considèrent qu’une telle recherche ne comporte pas de périls spécifiques et doit servir de base aux conduites médicales. De toute façon, l’incertitude en matière de connaissances en génétique psychiatrique ne permet pas d’étendre le champ de nos interventions. In France eugenics have been accepted along the mainlines of the theory of degeneration formulated by B.A. Morel in 1857 and relaunched by V. Magnan in 1895. It was put to practice by E. Toulouse, who was a psychiatrist, a public health specialist (i.e an hygienist) and a journalist. The doctrine itself underwent a rather sinister development because of the radical position of two French Nobel Prize laureates – Alexis Carrel and Charles Richet, who advised publicly to get rid of the “useless” and “stained” individuals. It may be that this doctrine led, years later, to the “smooth death” of approximately 40 000 committed patients who died of hunger in French mental hospitals, between 1940 and 1944 (Max Lafont’s doctoral thesis, 1980). At the present time, the French psychiatrists try to elaborate ethic guidelines to the practice of eugenics. A report by the National Consultative Ethical Committee raised the question of a possible sterilization of mentally handicapped people, in order to avoid pregnancy, delivery and parenthood in persons who are “unable” to act as a parent (this concerns mainly female patients, but some males have been submitted to sterilization in other countries). But does it grant the right to sterilize? Another debated question deals with the so-called “therapeutic” interruption of pregnancy beyond the legal limits, if the pre-natal examination shows an anomaly, even be it a minor one. The same problem arises when a pre-implantatory examination has been performed. A debate is raging between a group of geneticians and other scientists among them Jacques Testart, for whom any extension of research in this field involves a potential threat of ethical drift, and another group of scientists, led by Pierre-André Taguieff, who consider that there is no basic difference between this type of research and any other. Anyhow, our knowledge of the possible genetic mechanism of the main psychiatric illnesses is so scare that one has to be cautious.

Referência(s)