La figure du fondateur comme incarnation du public
2014; Issue: 63 Linguagem: Francês
10.4000/civilisations.3710
ISSN2032-0442
Autores Tópico(s)China's Global Influence and Migration
ResumoCet article se propose de revisiter l'ancestralité dans un ancien village situé dans la Zone économique spéciale (ZES) de Shenzhen, en Chine ; créée presque ex-nihilo en 1980, celle-ci est devenue une mégalopole de plus de huit millions d'habitants. Il s'agit de montrer comment l'ancestralité s'est métamorphosée dans le contexte de l'urbanisation. Depuis la création de Shenzhen, le village quasi mono-lignager des Chen, fondé au 18ème siècle, a vu sa population fortement augmenter. Désormais fondu dans l'agglomération urbaine, il n'existe plus administrativement comme village. Cet article montre comment les changements liés à l'urbanisation, et principalement la réforme foncière, se sont accompagnés d'une modification du rapport aux ancêtres, en se penchant plus particulièrement sur le statut de l'ancêtre fondateur du lignage-village et la place renforcée que celui-ci s'est vu conférer. Sa tombe, menacée de destruction par les plans d'urbanisation, a été préservée par la construction d'un mausolée qui la surplombe et qui sert également de cimetière public. Plus largement, la figure de l'ancêtre fondateur sert de porte-drapeau à l'action et à l'identité collective des membres de l'ancienne communauté villageoise. On assiste ainsi, en dépit de, mais aussi en raison même de la disparition du village mono-lignager, à une reformulation de l'ancestralité dans le nouveau cadre urbain. L'ancestralité a muté à travers un nouveau partage de l'équilibre entre « privé » et « public ».
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