Cantique XXIII de Claude Hopil
2013; Issue: 3 Linguagem: Francês
10.4000/rief.268
ISSN2240-7456
Autores ResumoCantique XXIII, dans Les Divins Eslancements d'amour exprimez en cent Cantiques faits en l'honneur de la Tres-saincte Trinité, Paris, Sébastien Huré, 1629, p. 84-87 Version originale I. Abismé dans le sein de la Divinité, Dans l'occulte secret de ceste Trinité Où je cherche à tastons l'unité bien-heureuse, Pensant voir en ce lieu la lumière et le jour Je voy dans un broüillats une flamme amoureuse Par les yeux de l'amour.II.Celuy qui sur le coeur de Jésus fut couché Au mystique repas, dit que le Dieu caché N'est rien que charité qui dans l'amour demeure : Je ne le cherche plus dans un lumineux lieu, Mais ravy dans le Ciel pour une demy-heure Je le voy dans le feu.III.Je le voy sans le voir, car ce feu consommant En son object aymé change si bien l'amant Que l'intellect mourant, la volonté prend vie ; Et dans l'estre vivant, qui nous fait vivre tous, Cantique XXIII de Claude Hopil Revue italienne d'études françaises, 3 | 2013 La tirant de ses sens il rend l'ame ravie Au Paradis tres-doux.IV.Je ne sçay que j'ay dit ; le voyant peu à peu Dans ce divin broüillats, je ne voy point de feu, De rayons ny d'amours, d'esclairs, ny de lumiere ; J'entrevoy seulement le glorieux sejour Et le lieu ravissant de l'essence premiere A l'ombre de l'amour.V. Le ternaire parfait (beau nombre illimité) Nombre non pas du temps mais de l'eternité, Paroist aux yeux secrets de mon intelligence Au cachot plus caché de ce broüillats divin Dans lequel mon esprit en extaze s'eslance Avec le Seraphin.VI.Ce bel Ange void bien qu'en ceste Trinité Il y a trois beaux noms dans la simple unité Qui pasme au verbe aymé tous les Saincts et les Anges ; Et je voy seulement dans ce tres-pur miroir Qu'indigne de chanter l'hymne de ses louanges Je ne sçaurois la voir.VII.Quel est donc cet Estre ?Il est sur tout estant, Quel est ce beau du beau que mon coeur ayme tant ?Quelle est donc cette vie et cet amour et gloire ?C'est celuy dont à peine on entrevoit le lieu, L'extase de l'esprit, du coeur, de la memoire, En un mot c'est mon Dieu.VIII.Le grand desir que j'ay de le voir de mes yeux Pourroit il surpasser cet amour glorieux Causé du doux excez de sa grandeur supresme ?J'ay bien quelque douleur en ne le voyant pas, Mais son estre incompris de mon essence mesme Me cause un sainct trespas.IX.Je suis seul sans mon Roy, ne pouvant seulement Sans sa grace exister un seul petit moment, Mais j'espere de voir un jour mon salutaire : Je me pasme de joye, et ie me meurs d'amour Croyant qu'il n'est pas seul au sejour solitaire De sa divine Cour.X. Il est un par essence, et par mystere trois, Tel par l'oeil de la foy je voy ce Roy des Rois ; De me trois facultez son unité j'admire !
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