Artigo Acesso aberto Revisado por pares

« Femmes, je vous aime »... derrière une vitrine.elles@centrepompidou.

2018; Edition de la Maison des Sciences de l'Homme Paris Nord; Linguagem: Francês

10.4000/appareil.1007

ISSN

2101-0714

Autores

Nathanaël Wadbled,

Tópico(s)

Historical Studies and Socio-cultural Analysis

Resumo

vous aime »... derrière une vitrine.elles@centrepompidou. » Nathanaël Wadbled Introduction : un rapport désintéressé aux oeuvresEnfin des femmes artistes !C'est un cliché, un lieu commun que de partir de l'article de Lindan Nochlin « Pourquoi n'y a-t-il pas de grands artistes femmes ?» (1) pour commenter ou commencer une réflexion sur l'exposition des oeuvres artistiques des femmes.Un grand nombre de catalogues d'expositions et d'ouvrages sur le sujet s'y sont essayés et se sont placés sous ce haut patronage.elles@centrepompidou ne fait pas exception, et un commentaire de l'exposition aurait du mal lui aussi à s'y soustraire.L'enjeu affiché de elles est de répondre à la question de Lindan Nochlin par l'affirmative.Il y aurait désormais, à partir de elles, de grandes femmes artistes dans la mesure où leurs oeuvres seraient enfin reconnues comme des oeuvres d'art comme les autres.Les oeuvres des femmes auraient enfin, après avoir été reléguées à une place mineure, des conditions d'exposition propices à la révélation de leurs qualités esthétiques.La reconnaissance des femmes comme grandes artistes passerait alors par la possibilité de goûter leurs oeuvres comme étant simplement des oeuvres d'art comme les autres.Le concept explicite de l'exposition est en effet que le genre de l'artiste apparaisse comme non pertinent dans le rapport aux oeuvres.Elles est en effet fondée sur le désintérêt pour les conditions contextuelles des oeuvres dans lesquelles elles ont pu avoir un rôle social ?soit actif d'organisation ou de transformation des perceptions et de la manière de voir les choses soit de révélateur d'une certaine « vision du monde » ?comme si dans l'oeuvre ne comptait essentiellement que ce qui y est d'art au delà de tout contexte plutôt que ce qui y est utilitaire.Le visiteur est dans la même situation que Picasso devant les statues païennes.Il ne voit pas des outils mais des statues, des photographies, des peintures, des films, des sculptures : « De temps en temps je pense, il y a eu un Petit Bonhomme des Cyclades.Il a voulu faire cette sculpture épatante comme ça.Il croyait faire la Grande Déesse, je ne sais quoi.Il a fait ça.Et moi à Paris, je sais ce qu'il a voulu faire : pas le Dieu, la sculpture.Il ne reste rien de sa vie, rien de ses espèces de Dieu, rien de rien.Rien.Mais il reste ça, parce qu'il a voulu faire une sculpture » (2) .

Referência(s)